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Thaïlande: les manifestants refusent d'abandonner la lutte contre le gouvernement

Thaïlande: les manifestants refusent d'abandonner la lutte contre le gouvernement

Les manifestants antigouvernement en Thaïlande ont promis samedi de poursuivre leur lutte malgré la volonté affichée de la police de dégager certains de leurs sites, au lendemain d'une opération pour reprendre le siège du gouvernement.

Le gouvernement de la Première ministre Yingluck Shinawatra tente depuis vendredi de reprendre des bâtiments officiels clé après plus de trois mois d'un mouvement réclamant sa démission.

Vendredi, la police antiémeute n'avait rencontré que peu de résistance en dégageant les tentes des manifestants autour de Government House, que Yingluck n'a pu utiliser depuis près de deux mois.

Mais après l'opération, qui n'a conduit ni à de réels affrontements ni à des arrestations, les manifestants sont revenus reconstruire leurs barricades.

L'opération marque un changement de la stratégie du gouvernement qui a largement privilégié l'évitement entre police et manifestants pour limiter les violences lors de cette crise qui a fait au moins dix morts.

Elle se concentre pour l'instant sur les administrations officielles et non sur les carrefours stratégiques du centre-ville bloqués par les manifestants depuis le lancement de l'opération "paralysie" de Bangkok mi janvier.

Les autorités n'ont pas annoncé de plan pour libérer ces intersections où des milliers de personnes se rassemblent chaque soir pour écouter discours et concerts.

"Nous continuerons à nous battre. Nous ne serons pas ébranlés par l'opération policière", a assuré le porte-parole des manifestants Akanat Promphan. "Que la police réussisse à reprendre ces sites ou non, nous continuerons à manifester".

Samedi, quelque 1.200 policiers ont été mobilisés pour tenter de reprendre le complexe gouvernemental occupé de Chaeng Wattana dans le nord de Bangkok, a déclaré à l'AFP le chef du conseil de sécurité nationale Paradorn Pattanatabut.

Mais ils semblent ensuite s'être retirés, après un accord entre les deux parties de tenir des négociations pour rouvrir le complexe, bloqué par les manifestants mené par le moine bouddhiste Luang Pu Buddha Issara.

Un assistant du moine, qui est devenu un des leaders du mouvement et est à ce titre visé par un mandat d'arrêt, a d'abord assuré que les militants "n'abandonneront pas", avant de confirmer des discussions prévues pour dimanche.

Les manifestants, dont le nombre s'est largement réduit ces dernières semaines, veulent, outre la tête de Yingluck, la fin de l'influence de son frère Thaksin, ancien Premier ministre renversé par un coup d'Etat en 2006 et accusé de tirer les ficelles depuis son exil.

La Thaïlande est engluée depuis ce putsch dans des crises politiques à répétition faisant descendre dans la rue tour à tour les ennemis et les partisans de Thaksin.

Les législatives anticipées du 2 février n'ont pas réussi à faire sortir le pays de l'impasse.

Les manifestants, qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, ont en effet fortement perturbé le scrutin et aucun résultat n'a été annoncé en attendant deux nouvelles journées de vote fin avril.

Malgré la mise en place de l'état d'urgence à Bangkok il a trois semaines, le gouvernement semble à tout prix vouloir éviter une répétition de la crise de 2010 qui avait fait plus de 90 morts, lorsque son prédécesseur avait envoyé l'armée déloger les "chemises rouges" pro-Thaksin.

ask-dr/abd/ros

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