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La 64e Berlinale met l'Asie à l'honneur et la Chine en particulier

La 64e Berlinale met l'Asie à l'honneur et la Chine en particulier

La 64e édition du Festival du film de Berlin, la Berlinale, a mis samedi l'Asie à l'honneur et la Chine en particulier en décernant l'Ours d'or et le prix du meilleur acteur au film noir chinois "Black coal, thin ice".

Il a fallu un long moment au réalisateur Diao Yinan au bord des larmes pour s'exprimer. "C'est dur de croire qu'un rêve devienne réalité", a-t-il dit.

Rappelant devant la presse que "les critiques n'avaient pas été terribles", il a raconté avoir été "très heureux quand l'acteur principal a obtenu le prix d'interprétation". "Je me suis dit ça y est! Je ne pensais vraiment pas que le film irait plus loin".

"Black coal, thin ice", à l'esthétique soignée, débute en 1999 avec la découverte de plusieurs corps découpés en morceaux. Le policier Zhang Zili (Liao Fan, Ours d'argent du meilleur acteur) enquête avec des collègues jusqu'à une fusillade dont il est le seul survivant.

Détruit, il devient alcoolique et survit en étant gardien. Jusqu'à ce que quelques années plus tard, les meurtres recommencent et cette fois semblent tous reliés à une femme qui tient une teinturerie et dont il va tomber amoureux.

Liao Fan a remercié la Berlinale en révélant qu'elle lui faisait "un merveilleux cadeau pour son 40e anniversaire" avec le prix d'interprétation.

La Chine a raflé encore l'Ours d'argent de la meilleure contribution artistique pour "Blind massage" de Lou Ye, sur la vie quotidienne de masseurs aveugles.

La Japonaise Haru Kuroki s'est vue décerner l' Ours d'argent de la meilleure actrice pour "The little house" du vétéran japonais Yoji Yamada.

Elle est apparue en kimono traditionnel, comme un lien avec son rôle d'épouse discrète dans ce film que le cinéaste a réalisé pour "que les jeunes générations n'oublient pas les atrocités de la Seconde guerre mondiale", avait-il expliqué à la presse.

L'Ours d'argent du meilleur réalisateur est allé sans trop de surprise à l'Américain Richard Linklater pour "Boyhood", ode au temps qui passe.

"Boyhood" reste surtout une expérience unique: il a été tourné en 39 jours sur douze ans avec les mêmes acteurs. Patricia Arquette et Ethan Hawke interprètent un couple de parents, Ellar Coltrane et Lorelei Linklater, leurs enfants, que les spectateurs voient grandir, comme s'ils étaient eux-mêmes devenus des membres de cette famille américaine.

Linklater, déjà honoré d'un Ours d'argent en 1995 pour "Before sunrise", a expliqué avoir "accepté le prix au nom des quelque 400 personnes qui ont travaillé sur le film et en particulier les acteurs".

Son compatriote Wes Anderson a obtenu le prix spécial du jury pour son très loufoque "Grand Budapest hotel", qui avait ouvert la Berlinale. L'histoire d'un concierge ultra stylé d'un grand hôtel de la République fictive de Zubrowka, soumise aux affres de l'Histoire mouvementée du XXe siècle.

La France a reçu le prix décerné à un "film qui ouvre de nouvelles perspectives" au cinéma, grâce au nouvel opus du vétéran Alain Resnais pour "Aimer, boire et chanter".

"Quelle plus belle récompense pouvions-nous espérer", s'est exclamé le producteur du film Jean-Louis Livi qui a qualifié Alain Resnais de "champion de l'innovation".

Resnais est "particulièrement heureux de recevoir ce prix", ont dit M. Livi et son acteur fétiche André Dussolier qui l'ont joint juste avant la conférence de presse. "Il m'a ensuite demandé de ne pas oublier de travailler sur le prochain film", a poursuivi le producteur.

Sur scène, André Dussolier avait salué auparavant "ce jeune homme de 91 ans qui s'aventure à chaque film dans des formes nouvelles".

"Aimer, boire et chanter" est un savoureux mélange de théâtre, cinéma et bande dessinée comme le vétéran français, Ours d'argent à Berlin en 1993 pour "Smoking/No smoking", en a le secret.

Deux jeunes Français Caroline Poggi et Jonathan Vinel ont reçu pour leur part l'Ours d'or du meilleur court métrage pour "Tant qu'il nous reste des fusils à pompe". L'Ours d'argent dans cette catégorie est revenu à un autre Français, Guillaume Cailleau, qui vit en Allemagne, pour "Laborat".

Le prix du scénario a enfin été attribué aux Allemands Anna et Dietrick Brüggeman pour "Stations of the cross", film étouffant sur une jeune adolescente totalement enfermée dans l'intégrisme religieux catholique.

Le jury était présidé cette année par le producteur américain James Schamus ("Tigre et dragon", "Le secret de Brokeback Mountain") et comptait dans ses rangs les acteurs autrichiens Christoph Waltz ou chinois Tony Leung.

Au cours de cette 64e Berlinale, un hommage a été rendu au réalisateur britannique Ken Loach, 77 ans, qui s'est vu attribué un Ours d'or d'honneur.

da/aro/bap

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