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Irak: Maliki promet des fonds et des formations pour la province d'al-Anbar

Irak: Maliki promet des fonds et des formations pour la province d'al-Anbar

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a annoncé samedi lors d'une visite à Ramadi (ouest), dont plusieurs secteurs sont contrôlés par des insurgés, le versement de 83 millions de dollars d'aides à la construction ainsi que des formations pour les combattants des tribus pro-gouvernementales.

Il s'agissait de la première visite annoncée de M. Maliki dans la province d'Al-Anbar depuis que des jihadistes et des membres de tribus anti-gouvernementales ont pris en début d'année plusieurs quartiers de Ramadi et l'ensemble de la ville voisine de Fallouja, respectivement à 100 et 60 km à l'ouest de Bagdad.

Cette visite survient alors que les attaques et heurts impliquant forces de sécurité et hommes armés se sont multipliés depuis vendredi à travers le pays, faisant 26 morts.

A Ramadi, le Premier ministre a annoncé 100 milliards de dinars (quelque 83 millions de dollars) de fonds pour la construction dans la province et a indiqué que les forces de sécurité fourniraient un entraînement aux combattants des tribus pro-gouvernementales, a indiqué son porte-parole, Ali Moussawi.

M. Maliki, un chiite, a rencontré des chefs tribaux et des responsables de cette province majoritairement sunnite.

"Nous sommes venus pour confirmer notre soutien à notre peuple et à nos tribus à Al-Anbar", a déclaré M. Maliki dans un discours, cité par M. Moussawi.

Le Premier ministre devait aussi faire le point sur les opérations militaires dans la région, a ajouté un responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Depuis début janvier, l'armée et la police, appuyées par des tribus pro-gouvernementales, tentent de reprendre Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, et des zones autour de Fallouja.

Une reprise en main rapide de la totalité de la zone semble néanmoins exclue, le vice-Premier ministre Hussein Chahristani ayant expliqué mercredi que la stratégie des forces de l'ordre était d'isoler Fallouja et d'attendre que les insurgés n'aient plus de munitions.

Les combats dans cette province ont poussé à l'exode plus de 370.000 personnes, le plus important déplacement de population en Irak depuis les violences confessionnelles il y a sept ans, selon l'ONU.

Des insurgés, notamment des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont tiré profit du conflit en Syrie voisine et du mécontentement croissant de la minorité sunnite, qui s'estime discriminée par le gouvernement dominé par les chiites, pour étendre leur influence en Irak.

Ailleurs dans le pays, les violences se sont multipliées. Samedi, des hommes armés ont tué un policier et un soldat dans des attaques séparées dans le secteur de Charqat, au nord de Bagdad.

Vendredi, cinq soldats ont péri dans des accrochages avec des insurgés à Jourf al-Sakhr, au sud de Bagdad, tandis que l'explosion d'une bombe tuait cinq policiers chargés de surveiller un gazoduc à Baiji, au nord de la capitale.

A Tikrit, une ville multiethnique dans le nord de l'Irak, des hommes armés ont tué un colonel de police, après que quatre policiers chargés de surveiller une autoroute ont été abattus non loin de là.

Des hommes armés ont également tué quatre soldats qui circulaient à bord d'un véhicule civil sur cette autoroute.

Trois policiers ont été tués dans une attaque dans la province de Mossoul (nord).

Un capitaine de police a également trouvé la mort alors qu'il tentait d'évacuer sa famille de Souleimane-Bek, une localité à 150 km au nord de Bagdad tombée jeudi aux mains d'insurgés --dont des jihadistes d'EIIL--, avant d'être reprise vendredi par les forces irakiennes.

Un responsable local, Taleb al-Bayati, a néanmoins indiqué que les forces irakiennes s'en étaient depuis retirées pour des raisons inconnues, et que des hommes armés contrôlaient désormais le quartier d'Al-Askari.

L'Irak connaît depuis début 2013 ses pires violences depuis les affrontements confessionnels de 2006-2007. Selon le gouvernement, plus de 1.000 personnes ont été tuées durant le seul mois de janvier.

Alors qu'experts et diplomates étrangers ont appelé à un dialogue politique en soulignant le rôle du mécontentement de la communauté sunnite dans la multiplication des violences, M. Maliki a décidé de privilégier une ligne dure, à deux mois des élections législatives.

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