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Ukraine: l'opposition maintient la pression, Russes et Européens polémiquent

Ukraine: l'opposition maintient la pression, Russes et Européens polémiquent

L'opposition ukrainienne a appelé vendredi à se mobiliser pour une nouvelle "offensive pacifique" ce week-end, alors que les négociations avec le pouvoir sont dans l'impasse et que Russes et Européens s'accusent mutuellement de visées géopolitiques.

Pour la onzième fois depuis le début de la contestation fin novembre, les manifestants se réuniront dimanche à midi (10H00 GMT) sur le Maïdan, place centrale de Kiev, occupée par les manifestants et entourée de barricades.

La crise était vendredi au centre de discussions à Moscou entre les ministres russe et allemand des Affaires étrangères.

Le Russe, Sergueï Lavrov, a accusé l'Union européenne de chercher à étendre sa zone "d'influence" à l'Ukraine en soutenant l'opposition.

Il avait estimé la veille que les relations entre la Russie et l'UE étaient arrivées à un "moment de vérité" sur l'Ukraine.

Le ministre allemand, Frank-Walter Steinmeier, a rétorqué que la crise en Ukraine n'était "pas un jeu d'échecs géopolitique" et a souligné que "personne n'avait intérêt à une escalade de la situation" en Ukraine.

La chancelière allemande Angela Merkel doit rencontrer mardi prochain deux leaders de l'opposition ukrainienne, Arseni Iatseniouk et Vitali Klitschko, selon le magazine allemand Bild.

"La question principale qui y sera abordée est une offensive pacifique des militants du Maïdan pour que les exigences des manifestants soient remplies", a indiqué le parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko dans un communiqué, sans plus de précisions.

Le précédent rassemblement, dimanche 9 février, avait réuni près de 70.000 personnes.

Le mouvement de contestation, né de la volte-face pro-russe du pouvoir au détriment d'un rapprochement avec l'Union européenne, a évolué en un rejet du régime du président Viktor Ianoukovitch.

Les négociations entre M. Ianoukovitch et l'opposition, engagées après les heurts violents qui ont fait quatre morts et plus de 500 blessés fin janvier, n'ont pas réglé le conflit.

Après la démission fin janvier du Premier ministre Mykola Azarov, son successeur n'a toujours pas été désigné, les alliés du président, majoritaires au Parlement, laissant entendre qu'ils ne soutiendraient pas un candidat d'opposition.

L'un des leaders de l'opposition, Arseni Iatseniouk, qui s'était vu proposer le poste de Premier ministre par le président, a souligné qu'il ne pourrait l'accepter que si l'opposition obtenait des postes clé au gouvernement et après une réforme constitutionnelle réduisant les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement.

Les débats sur cette réforme semblent être au point mort et les autorités ont souligné qu'une loi d'amnistie pour les manifestants arrêtés ne serait appliquée qu'après l'évacuation des bâtiments officiels occupés par les contestataires, dont la mairie de Kiev.

Selon l'opposition qui réclame la libération inconditionnelle de tous les manifestants arrêtés, cette loi qu'elle rejette fait des manifestants des "otages".

Le délai de l'amnistie expire lundi, a rappelé jeudi le procureur de Kiev Mykola Beskychkyï.

En dépit de l'absence de progrès, les manifestants ne désarment pas.

"Lundi, je serai encore à mon poste (...) Il faut que tous les manifestants soient libérés", dit Anna Lazarenko, 20 ans, membre d'une unité d'autodéfense sur le Maïdan.

"Tout est calme pour le moment, et si la police vient, nous nous défendrons et les repousserons !", lance la jeune fille casquée, cagoulée et équipée d'un gilet de protection, qui boit du thé pour se réchauffer.

Dans la mairie de Kiev occupée par les manifestants, même détermination chez Rouslan Andreïko, 27 ans, "commandant" en charge des lieux.

"Quand ils auront libéré le dernier otage, nous déciderons de la suite de notre action. Mais la seule condition pour que nous quittions les lieux, c'est la démission du président Ianoukovitch, suivie d'une présidentielle anticipée".

Sur le Maïdan, des manifestants s'attaquaient vendredi à grands coups de pioche à l'amas de neige qui consolide des barricades sur le Maïdan occupé depuis près de trois mois.

Une nouvelle barricade était déjà en train d'être érigée quelques mètres plus loin.

"Le temps se réchauffe, la neige fond, la barricade était en train de s'effondrer, alors on a décidé d'en refaire une nouvelle avec des sacs remplis de sable et de terre", explique Oleksandr, 58 ans, à la tâche.

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