Les opposants à la Première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, et à son frère Thaksin, chassé du pouvoir par un coup d'Etat en 2006, réclament depuis plus de trois mois la démission du gouvernement. Voici les grandes étapes de cette crise:
2013
- 31 octobre: début de manifestations de l'opposition contre un projet de loi d'amnistie, dénoncé comme taillé sur mesure pour Thaksin, en exil pour échapper à une condamnation à la prison pour malversations financières.
- 1er novembre: le Parlement adopte le texte.
- 11 novembre: le Sénat rejette la loi, mais les manifestants ne désarment pas, réclamant la fin du "système Thaksin" et la tête de Yingluck, qu'ils accusent d'être la marionnette de son frère.
- 24 novembre: le mouvement prend de l'ampleur avec, à Bangkok, selon les autorités, jusqu'à 180.000 manifestants qui assiègeront ou occuperont les semaines suivantes plusieurs ministères et bâtiments officiels.
- 30 novembre: incidents entre manifestants antigouvernement et "chemises rouges" pro-Thaksin dont des dizaines de milliers sont rassemblés dans un stade. Des coups de feux sont tirés. Cinq morts.
- 1er et 2 décembre: la police utilise gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc sur des manifestants qui tentent d'entrer au siège du gouvernement. Le 2, mandat d'arrêt pour "insurrection" émis contre Suthep Thaugsuban, principal meneur du mouvement.
- 3 décembre: les autorités laissent finalement les manifestants entrer sans résistance au siège du gouvernement. Ils repartent rapidement et s'installent autour du complexe, empêchant son utilisation.
- 8 décembre: démission des plus de 150 députés du Parti démocrate, principale formation d'opposition
- 9 décembre: Yingluck annonce des élections anticipées, sans effet sur les manifestants qui veulent la création d'un "conseil du peuple" non élu.
- 12 décembre: Abhisit Vejjajiva, ancien Premier ministre et leader des Démocrates, est inculpé pour meurtre pour son rôle dans la répression des manifestations des "rouges" en 2010 (90 morts).
- 21 décembre: le Parti démocrate annonce son boycott des législatives.
- 22 décembre: plus de 150.000 manifestants à Bangkok, selon les chiffres officiels.
- 26 décembre: affrontements entre forces de l'ordre et manifestants à Bangkok lors de l'enregistrement des candidatures. Un policier et un manifestant sont tués par balle.
- 27 décembre: le puissant chef de l'armée de terre refuse d'exclure un coup d'Etat.
- 28 décembre: tirs sur un campement de manifestants, un mort.
2014
- 13 janvier: début de l'opération de "paralysie" de Bangkok par des dizaines voire des centaines de milliers de manifestants qui bloquent des carrefours clé du centre-ville.
- 16 janvier: la commission anticorruption lance une enquête contre Yingluck en lien avec un programme controversé d'aides aux riziculteurs.
- 17 janvier: une grenade est lancée sur un défilé, faisant un mort et des dizaines de blessés. C'est la première d'une série d'explosions visant les manifestants.
- 22 janvier: entrée en vigueur de l'état d'urgence à Bangkok
- 26 janvier: vote anticipé perturbé par les manifestants. Un de leurs leaders est abattu.
- 1er février: plusieurs blessés par balles lors d'une bataille de rue à Bangkok entre pro et antigouvernementaux.
- 2 février: législatives très perturbées, 10% des bureaux de vote ne peuvent ouvrir, aucun résultat annoncé.
- 12 février: la Cour constitutionnelle rejette une requête de l'opposition d'invalider les élections, dont une partie a été reprogrammée pour fin avril.
- 14 février: opération de la police pour tenter de reprendre plusieurs sites occupés, notamment autour de Government House.
abd/pt