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Syrie : les pourparlers de paix au point mort

Syrie : les pourparlers de paix au point mort

Les États-Unis et la Russie se sont blâmés mutuellement, vendredi, pour le manque de progrès des négociations de paix syriennes, pendant qu'un membre de l'opposition affirmait que les pourparlers pourraient se poursuivre encore une journée même s'ils sont actuellement au point mort.

Le deuxième tour des discussions, qui s'est ouvert lundi à Genève, n'a essentiellement donné lieu qu'à des reproches et des récriminations. La violence s'est intensifiée sur le terrain et les délégués ont été incapables de s'entendre sur un ordre du jour.

Un porte-parole de la délégation de l'opposition syrienne, Louay Safi, a reproché sa « belligérance » à la partie gouvernementale. Il a demandé à la Russie, le principal allié de Damas, de faire pression sur le régime de Bachar Al-Assad pour rompre l'impasse.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé les États-Unis de profiter des pourparlers pour amener un changement de régime en Syrie, pendant que le secrétaire d'État américain, John Kerry, laissait entendre que Moscou ne respectait pas des engagements pris précédemment.

Pour sa part, la responsable humanitaire de l'ONU, Valerie Amos, a reproché au gouvernement syrien et à l'opposition de ne pas faire assez pour protéger les civils. Elle a ensuite estimé que l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité aiderait à fournir de l'aide aux millions de personnes coincées par les violences.

Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis, vendredi, au quartier général de l'organisation à New York pour amorcer ce qui s'annonce comme des négociations difficiles sur une résolution demandant l'accès immédiat à toutes les régions de la Syrie pour l'aide humanitaire.

Un texte appuyé par l'Occident et la Ligue arabe prévoit des sanctions si l'accès n'est pas accordé dans les 15 jours suivant l'adoption de la résolution alors qu'une autre proposition rivale présentée par la Russie ne mentionne aucune sanction.

Les violences se poursuivent

Pendant ce temps, sur le terrain, des dizaines de personnes ont été blessées quand une voiture piégée a explosé à l'extérieur d'une mosquée dans un village rebelle du sud du pays, au moment où les fidèles quittaient après les prières du vendredi. La télévision officielle fait état de seulement trois morts, mais certaines sources de l'opposition dénombrent jusqu'à 43 morts.

L'attentat a été commis dans le village de Yadouda, dans la province de Daraa. La voiture a explosé à côté d'un camion chargé de carburant et certains corps auraient été complètement brûlés. Des images mises en ligne montrent des véhicules calcinés.

Plus tôt pendant la journée, l'ONU avait suspendu l'évacuation des civils captifs de la ville assiégée de Homs, en attendant que le sort d'hommes détenus dans la région ait été éclairci.

La trêve en vigueur depuis près d'une semaine a été prolongée de trois jours, jeudi. Des centaines de civils seraient toujours prisonniers des secteurs rebelles de la ville, principalement la partie médiévale appelée Vieux-Homs.

Des évacués faits prisonniers

Un responsable onusien de la mission d'évacuation, Matthew Hollingworth, a expliqué à l'Associated Press que des dizaines d'hommes et de garçons âgés de 15 à 55 ans, qui ont quitté Vieux-Homs plus tôt pendant l'évacuation, sont toujours détenus et interrogés par les autorités syriennes.

Les hommes faisaient partie des 1400 personnes que l'ONU et le Croissant-Rouge syrien ont secourues dans les quartiers rebelles de Homs depuis une semaine. Environ 400 hommes en âge de combattre ont subséquemment été détenus et interrogés, et environ la moitié d'entre eux sont toujours détenus, a dit M. Hollingworth.

Ces détentions inquiètent l'opposition, qui accuse les forces syriennes d'avoir torturé et tué des militants anti-Assad. Des groupes internationaux de défense des droits de la personne ont formulé des accusations similaires.

M. Hollingworth a expliqué que les évacués savaient qu'ils devraient se présenter aux autorités syriennes. Il a ajouté que l'ONU n'évacuera pas d'autres civils tant que le sort de ces hommes n'aura pas été réglé.

« Nous nous concentrerons maintenant sur la normalisation de leur statut, a-t-il dit, en précisant que des représentants onusiens sont présents dans l'école où les hommes sont détenus. Nous envisagerons une autre évacuation seulement quand ce sera fait. »

M. Hollingworth a ajouté que les secouristes ont pu transférer assez de vivres pour subvenir aux besoins de 2500 personnes pendant un mois. Il a dit espérer qu'une autre cargaison d'aide serait envoyée bientôt.

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