Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Italie - Rudi Garcia élevé au grade de grand tacticien

Italie - Rudi Garcia élevé au grade de grand tacticien

Salué comme un excellent meneur d'hommes, Rudi Garcia a été adoubé maître tacticien en Italie par les plus grands, de Lippi à Sacchi, pour sa Roma spectaculaire et solide à la fois.

"Je suis content quand je vois jouer la Roma de Garcia parce qu'elle élargit l'horizon de nos connaissances". L'onction est d'Arrigo Sacchi, statue du commandeur de la "tattica" à l'italienne, inventeur du grand Milan 1987-1991.

Marcello Lippi, architecte du triomphe au Mondial-2006, a également souligné le travail du technicien français.

"C'est beaucoup de compliments, après il faut surtout s'en montrer digne", répond Garcia à l'AFP.

Il a surtout apprécié l'hommage de Lippi. "Quand il est venu nous voir à Trigoria (centre d'entraînement), il m'a dit: +On prend plaisir à voir jouer ton équipe et on voit que c'est un groupe uni+, et ça c'est un vrai compliment pour un coach."

Les blagues sur le Sergent Garcia n'ont plus cours depuis longtemps sur le Forum. Inconnu à son arrivée en juillet, il a d'abord gagné le respect en soignant psychologiquement un groupe brisé par la défaite en finale de Coupe d'Italie contre la Lazio.

Puis il a assis sa réputation grâce à la vengeance dans le derby (2-0), remettant "l'église au centre du village", selon sa fameuse formule, et la série de dix victoires d'entrée en Serie A.

L'étiquette d'excellent chef de meute plutôt que joueur d'échecs du foot, comme les admirent les Italiens, ne l'agace pas. "Peu importe, ce qui compte c'est d'obtenir des résultats. Celui qui gagne a toujours raison, c'est comme ça que marche le foot."

Il n'a eu tort que deux fois cette saison, deux 3-0 contre ses rivaux directs, la Juventus (en Serie A) et Naples (en Coupe).

Mais "sa grande force, c'est sa réactivité", estime Christophe Prudhon, ancien adjoint de Garcia à l'AS Corbeil (banlieue parisienne) et désormais son superviseur. Déjà à Corbeil, chez les amateurs, Garcia "gagnait les matchs à la mi-temps", raconte aussi José Crespo, ex-dirigeant du club.

"Prudhon voit les matches en direct, et ensuite Fred Bompard et Simone Beccaccioli travaillent plus précisément sur l'étude de l'adversaire", explique Garcia.

Il utilise la vidéo à bon escient, "parce que ça peut être très dangereux, on peut faire le montage vidéo de n'importe quelle équipe et donner l'impression de jouer contre Barcelone".

Or, Garcia ne veut pas "grandir trop l'adversaire" au risque "d'affaiblir un petit peu psychologiquement" son équipe.

"S'ils ont un point faible, il faut appuyer dessus. S'ils ont un point fort, il faut l'annihiler, ajoute Garcia. C'est pour ça que mes entraînements ne se ressemblent pas, on corrige ce qui a été moins bien sur le dernier match et on prépare la stratégie du week-end".

A la Roma, il a développé le 4-3-3 qu'il affectionne. Comme à Lille, où il a réussi le doublé Coupe-Championnat 2011, Garcia utilise des latéraux très offensifs, Maicon en tête, et un "regista" (meneur devant la défense) avec De Rossi, "un joueur qui lit très bien les situations, qui sait tout faire", selon le "Mister".

Les observateurs de la Serie A apprécient surtout les permutations incessantes de son trio d'attaque, fruit d'heures d'entraînement. Mais son entourage insiste sur le côté gros travailleur de Garcia.

Cela ne suffira peut-être pas face à une Juventus "stratosphérique", qu'il a battue en Coupe (1-0). Mais faute de titre, Garcia tient déjà une "vraie satisfaction: on pratique un football d'attaque, et malgré cette philosophie de jeu on a quand même la meilleure défense d'Italie". Comme Trapattoni ou Capello.

eba/stt/dhe

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.