Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Brésil - "L'Empereur" Adriano retrouve les terrains

Brésil - "L'Empereur" Adriano retrouve les terrains

Alcool, fiesta et barbecue ? Pas cette fois: jeudi soir, l'attaquant international brésilien Adriano a retrouvé un terrain de foot, après deux ans d'inactivité, dernier épisode d'une carrière hors norme et cabossée.

Entré à la 86e minute pour l'Atletico Paranaense contre les Boliviens de The Strongest (1-0), en Copa Libertadores, il n'a pas touché le ballon. Mais l'essentiel était ailleurs.

"Après tout ce que j'ai vécu, je suis très heureux de pouvoir revêtir un maillot et disputer une compétition aussi relevée", a-t-il commenté à chaud. Adriano a aussi pleuré d'émotion au moment de penser "à ceux qui ont toujours cru en (lui)".

Et pour le Mondial-2014, "qui sait ?". "Si on dit que c'est impossible, il vaut mieux démissionner tout de suite".

Adriano Leite Ribeiro attendait ce moment depuis fin 2013, lorsqu'il avait été accueilli par ce club de Curitiba (sud). Depuis, il postait régulièrement sur les réseaux sociaux des images le montrant en train d'affiner sa silhouette bedonnante. "Maintenant je sors de l'entraînement, je reviens à la VIE !!!", écrivait-il ainsi le 5 décembre.

Il a tout de même causé une petite frayeur à l'Atletico en janvier, quand il a rallongé de plusieurs jours une permission à Rio de Janeiro, se faisant repérer dans un établissement de nuit au petit matin carioca...

Mais jeudi soir, celui qui doit son surnom à l'empereur romain Hadrien était bien au rendez-vous, après deux ans d'absence, une éternité. Une réapparition sujette à caution, tant le joueur a multiplié les retours avortés, croquant dans la vie plus que dans le ballon.

L'attaquant du Brésil (52 sélections, 29 buts) avait déboulé sur la scène internationale en remportant la Coupe des Confédérations 2005, titre de meilleur joueur et meilleur buteur (5 buts) en prime. Titulaire au début du Mondial-2006 et membre d'un carré magique avec Ronaldo, Ronaldinho et Kaka, il perd peu à peu sa place et son crédit. Le début du déclin.

Son parcours en club reflète son instabilité. Après des débuts à Flamengo, "l'Empereur" débarque en Europe, à l'Inter Milan, qui le prête trois fois (Fiorentina, Parme, Sao Paulo FC). Il marque des buts et remporte des titres à l'Inter, mais ses problèmes de poids et d'alcool le rattrapent.

En avril 2009, il disparaît. Les rumeurs les plus folles courent. Le joueur s'est en fait réfugié dans sa favela d'origine à Rio. "Malheureux en Italie", il ne supportait plus la pression.

Les relations louches qu'on lui prête ? "Si je disais que je n'en ai jamais vus (de bandits, ndlr), je mentirais. (...) Si j'en vois un, je vais lui serrer la main et c'est tout".

Un chagrin d'amour expliquerait sa "dépression", selon son ex-petite amie, qui affirme alors qu'Adriano fréquente des trafiquants qu'il connaît depuis l'enfance, mais ne prend aucun stupéfiant lui-même. "Sa seule drogue, c'est la bière", raconte Joana Machado.

Il se refait une santé, du moins footballistique, à Flamengo en 2009, et termine même champion et meilleur buteur. Mais l'alcool persiste et les fêtes cariocas l'emportent.

Retour en Italie, à l'AS Rome. Fiasco total: cinq bouts de match en sept mois. Direction Corinthians en 2011. Echec similaire. Opération à une épaule, arrestation en état d'ébriété, rupture d'un tendon d'Achille... Sa carrière se délite.

Il s'entraîne ensuite quelques mois avec Flamengo mais n'est pas conservé. Manque d'entrain à l'entraînement. En novembre 2012, il annonce son "retour en 2013". Ce sera donc 2014, le 13 février.

A quand le prochain rebondissement de la saga ?

ybl/ol/dhe

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.