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Bangui: 13 cadavres dans une citerne dans un camp d'ex-Séléka

Bangui: 13 cadavres dans une citerne dans un camp d'ex-Séléka

Treize cadavres de personnes non-identifiées ont été découverts dans une citerne vide située dans un camp de Bangui où sont cantonnés des combattants issus de l'ex-Séléka, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

"Il y a treize corps" dans la cuve d'une dizaine de mètres de longueur, vide et servant de réservoir d'essence, a déclaré à l'AFP de la procureur de la République de Bangui, Ghislain Grezenguet, ajoutant: les corps, en état de putréfaction avancée ou à l'état de squelettes, "se trouvent en différents endroits de la cuve, ce qui laisse penser que des gens y ont été jetés vivants et se sont débattus". Ce camp se trouve à proximité du camp militaire Beal, dans le centre ville.

Seule une petite ouverture permet en effet de descendre dans la cuve. Sous la supervision de magistrats, ouvriers et soldats de la force africaine (Misca) doivent enlever une partie du couvercle en béton du réservoir pour avoir une vue d'ensemble du réservoir, située à une dizaine de mètres d'une résidence où sont cantonnés des combattants Séléka, sous la surveillance de soldats du contingent de République démocratique du Congo de la Misca.

Jeudi, le procureur avait indiqué que les cadavres avaient été découverts par "des soldats de la Misca chargés de la surveillance du site (...) alertés par l'odeur nauséabonde sortant du réservoir".

La mort de certains d'entre eux remonterait à "une semaine, dix jours", selon une source judiciaire. "Est-ce que c'est un règlement de compte entre eux? Est-ce que ce sont des gens qui se sont infiltrés dans le camp et qui ont été attrapés? L'enquête le dira", selon cette source.

Toujours selon cette source judiciaire, "des responsables des rebelles cantonnés ont été entendus puis relâchés".

Interrogé par l'AFP, le commandant des Séléka du camp, le colonel Aboubakar Mahamat, a confirmé avoir été entendu et "avoir tout dit aux enquêteurs", sans autre précision.

Par ailleurs vendredi, de nouveaux incidents se sont produits dans le camp de déplacés musulmans situé à la sortie nord de Bangui.

De source humanitaire sur place, des membres présumés des milices anti-balalka ont ouvert le feu et lancé une grenade sur le campement faisant un mort et deux blessés parmi les déplacés.

Le même jour, selon Amnesty international, une petite fille de 11 an a été retrouvée dans le village de Bouguere, à l'ouest de Bangui, entourée par les corps de sa famille et de ses voisins, après un massacre survenu quatre jours plus tôt.

Selon le communiqué de l'ONG, dont les équipes ont retrouvé l'enfant, "les corps d'au moins 20 villageois gisaient dans les rues" du village.

La coalition rebelle Séléka, à dominante musulmane, a renversé le régime de François Bozizé en mars 2013, portant à la tête du pays son chef, Michel Djotodia.

Ses combattants ont multiplié les exactions en toute impunité pendant des mois contre la population majoritairement chrétienne du pays, déclenchant une spirale de violences interreligieuses, qui a provoqué ces dernières semaines un exode des populations musulmanes de régions entières.

M. Djotodia a été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses et les combattants Séléka présents à Bangui cantonnés dans des camps par les forces française Sangaris et africaine Misca.

alc-mc/xbs/jpc

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