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Syrie: Russes et Américains promettent d'aider à débloquer la conférence de paix

Syrie: Russes et Américains promettent d'aider à débloquer la conférence de paix

Les Etats-Unis et la Russie ont promis d'aider à débloquer l'impasse de la Conférence de paix à Genève sur la Syrie, a indiqué jeudi le médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi après une réunion avec les représentants des deux pays.

"Ils ont promis qu'ils allaient aider à la fois ici, dans leurs capitales et ailleurs à débloquer la situation pour nous", a déclaré à la presse le médiateur. Après trois jours de discussions à Genève entre représentants syriens de l'opposition et du gouvernement, les pourparlers sont dans l'impasse et aucune réunion n'a eu lieu jeudi entre les deux parties.

M. Brahimi a eu une réunion de plus de deux heures avec le vice ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov et la Secrétaire d'Etat adjointe Wendy Sherman.

Face à "l'échec toujours là à nous contempler", il a promis au nom de l'ONU, de ne pas laisser "une pierre non retournée s'il y a la possibilité d'avancer, si ce n'est pas le cas, nous le dirons".

"Nous ne réglerons pas cela cette semaine" a prévenu le diplomate, sans donner d'indications sur l'agenda des prochains jours. En principe cette session de négociations devait se terminer vendredi ou samedi.

M. Brahimi n'a pas donné d'indication sur la forme que pourrait prendre l'aide et le soutien des deux grandes puissances, coparrains de la Conférence, pour sortir du dialogue de sourds qui a caractérisé les deux sessions de négociations, celle de janvier et celle entamée lundi dernier.

Le président Barack Obama doit retrouver vendredi le roi Abdallah II de Jordanie en Californie (ouest) pour parler notamment de la crise en Syrie, avant de consulter Israël et l'Arabie saoudite dans les semaines à venir.

M. Gatilov a vu mercredi soir le chef de la délégation gouvernementale, le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Mme Sherman devrait rencontrer dans la soirée la délégation de l'opposition.

Sur le terrain les regards restent tournés vers Homs, après les évacuations difficiles depuis les quartiers assiégés.

Les Occidentaux ont exigé jeudi la libération des hommes arrêtés par les services de sécurité syriens à leur sortie du réduit rebelle de Homs tandis que l'aide humanitaire et l'évacuation des civils devrait se poursuivre vendredi.

A Homs, ville du centre de la Syrie où se déroule une opération d'évacuation de civils hors de la vieille ville, assiégée par le régime depuis 18 mois, le gouverneur Talal Barazi a annoncé à l'AFP que 70 hommes de 15 à 54 ans, parmi ceux qui étaient interrogés par les services de renseignements après leur évacuation, avaient été libérés jeudi.

Selon M. Barazi, 390 hommes en âge de porter les armes avaient été arrêtés à leur sortie des quartiers assiégés, dont 181 ont été depuis libérés.

Cependant, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et le militant Yazan, très peu d'entre eux ont été relâchés. Ceux toujours détenus le sont dans une école où se trouvent des services de sécurité et l'ONU ainsi qu'au siège des renseignements militaires.

Des blessés, qui se trouvent encore dans la vieille ville, refusent également d'être évacués vers des hôpitaux tenus par les autorités de peur d'être kidnappés, selon Yazan, qui est resté dans l'enclave rebelle.

Le maintien en détention des hommes évacués a outré les pays occidentaux qui réclament leur libération.

"Le régime doit savoir que le monde entier regarde avec une grande préoccupation ce qui se passe à Homs et le statut des hommes évacués. Tout tentative de les maintenir de manière arbitraire en détention ne sera pas acceptée", a affirmé Edgar Vasquez, un porte-parole du département d'Etat américain.

"Le régime a indiqué qu'il libèrera les hommes après examen, et nous espérons qu'il tiendra son engagement", a-t-il ajouté.

Même demande à Londres où le ministre des Affaires étrangères William Hague juge "scandaleux que le régime syrien détienne et interroge des hommes et des garçons qui ont été évacués".

"Nous avons besoin de réponses urgentes sur le sort qui leur est réservé", a-t-il ajouté.

Au total depuis le 7 février, 1.417 personnes ont été évacuées du vieux Homs, en vertu d'un accord entre le régime syrien et les rebelles négocié par l'ONU. Il resterait 3.000 personnes dans ce réduit de 2 km2, en grande partie en ruines.

Dans le bras de fer entre les Occidentaux, qui appuient la rébellion, et Moscou, fidèle allié de Bachar al-Assad, la Russie a présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU qui ne prévoit pas de menaces de sanctions contre le régime Assad, contrairement au projet défendu par les Occidentaux et les pays arabes.

Depuis le lancement le 22 janvier des pourparlers de paix à Genève, le nombre quotidien de morts n'a jamais été aussi élevé en trois ans de révolte, avec plus de 200 morts par jour, selon l'OSDH.

bur-pjt/bir

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