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"Révolution sous le voile", rare témoignage de femmes saoudiennes

"Révolution sous le voile", rare témoignage de femmes saoudiennes

Dans "Révolution sous le voile", une journaliste française vivant à Ryad, Clarence Rodriguez, donne la parole à huit femmes saoudiennes qui témoignent de leurs revendications, leurs victoires mais aussi leurs échecs dans le royaume ultraconservateur.

De la blogueuse à la femme d'affaires, en passant par la sportive, "la détermination de ces femmes n'a d'égal que leur grand courage", estime l'auteur installée depuis 2005 à Ryad et dont le livre est paru jeudi.

Son livre comprend notamment un entretien avec la princesse Adela, fille du roi Abdallah ben Abdel Aziz et "véritable voix des femmes saoudiennes auprès du souverain", qui selon la journaliste "a accepté de parler librement de ces combats".

Parmi les femmes citées dans ce livre figurent Madiha Al-Ajrouch, qui avait osé, dès 1991, défier l'interdiction de conduire dans le royaume ultraconservateur, ainsi que l'informaticienne Manal Al-Sharif, emprisonnée pendant neuf jours en mai 2011 pour avoir pris le volant.

"Ces témoignages nous montrent qu'il se passe beaucoup de choses sous ces voiles noirs hermétiquement clos, et que les Saoudiennes, certes à pas de fourmi, repoussent chaque jour la loi des hommes pour gagner une vie digne et amener la société où elles vivent à les respecter", estime Clarence Rodriguez.

Elle donne également la parole à une blogueuse, Eman Al Nafjan, une sportive, Wodjan Shaherkani, la première Saoudienne à participer aux Jeux Olympiques, ou encore à la réalisatrice Haifaa Al-Mansour, dont le long métrage "Wadjda" a obtenu plusieurs prix internationaux, même si les cinémas sont interdits dans son pays.

Le film raconte l'histoire d'une fillette rebelle dont le rêve est d'avoir une bicyclette, brisant ainsi un tabou social dans le royaume où les femmes sont privées de beaucoup de droits.

"J'ai mis trois, voire quatre ans avant de gagner leur confiance. Les Saoudiennes ne s'épanchent pas facilement. Elles ont été trop déçues par les articles qui parlent d'elles sans même les connaître", dit la journaliste qui collabore avec plusieurs médias français.

"Si j'ai choisi de mettre en lumière ces huit femmes, c'est parce que la société est en pleine évolution, et elles y participent, à leur vitesse", ajoute-t-elle.

L'Arabie saoudite, qui applique strictement la loi islamique, est le seul pays à interdire aux femmes de conduire. Les femmes ont besoin de l'autorisation d'un tuteur pour voyager, travailler ou même se marier.

aa-at/cnp

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