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Inde: le chef de l'opposition Modi retrouve les faveurs des Etats-Unis

Inde: le chef de l'opposition Modi retrouve les faveurs des Etats-Unis

Les Etats-Unis ont mis fin jeudi à leur boycottage du chef de l'opposition en Inde, Narendra Modi, décidé après les émeutes sanglantes de 2002, en reprenant contact avec le favori des prochaines législatives comme l'ont déjà fait plusieurs Etats européens.

L'ambassadeur américain, Mme Nancy Powell a rencontré jeudi matin pendant une heure le leader de l'opposition nationaliste hindoue à Gandhinagar dans l'Etat du Gujarat (ouest), dont il est le chef de l'exécutif.

Les Etats-Unis avaient coupé tout lien avec Modi peu après les émeutes de 2002 qui avaient fait environ 2.000 morts, essentiellement des musulmans, dans le Gujarat dont il était déjà le ministre en chef.

Washington avait refusé un visa à Modi en 2005 en vertu d'une loi interdisant l'entrée sur le territoire américain de tout étranger considéré comme étant responsable "d'atteintes graves à la liberté religieuse".

Des ONG et des survivants l'accusent de n'avoir rien fait lors du déferlement de violences qui s'était abattu en février et mars 2002 dans les quartiers musulmans de la capitale de l'Etat, Ahmedabad, et de plusieurs autres villes de l'Etat. Ces violences perpétrées par des extrémistes hindous étaient intervenues en représailles d'une attaque contre des hindous.

Modi, candidat du Bharatiya Janata Party (BJP) au poste de Premier ministre, a nié toute responsabilité dans ces émeutes et n'a pas été mis en cause par la justice, mais l'un de ses anciens ministres avait été condamné à la perpétuité pour la mort de 97 musulmans.

Les Etats-Unis avaient annoncé en début de semaine qu'une rencontre serait organisée entre Modi et leur ambassadeur en Inde.

"Cette rencontre s'est inscrite dans le cadre de la prise de contacts de l'ambassade américaine avec les principaux dirigeants des grands partis politiques indiens à l'approche des élections" législatives, a indiqué l'ambassade après la rencontre.

Modi et l'ambassadrice ont tenu "des discussions complètes et sur des thèmes variés" dont le développement économique, l'aide de l'Inde à l'Afghanistan et sur le terrorisme et "la nécessité d'isoler les groupes terroristes".

Plusieurs Etats européens ont repris officiellement contact avec le dirigeant indien depuis au moins un an et demi.

L'ambassadeur de Grande-Bretagne l'a rencontré en octobre 2012. L'ambassadeur d'Allemagne l'a suivi en janvier 2013. L'ambassadeur de France a rencontré M. Modi à la mi-octobre 2013.

Narendra Modi se présente comme le candidat capable de relancer l'économie et d'attirer les investisseurs au moment où l'Inde traverse une période de ralentissement économique et que le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans, est aux prises avec plusieurs scandales de corruption.

Il met en avant les bons résultats économiques de son Etat et les implantations d'entreprises étrangères, General Motors ayant une usine dans le Gujarat tandis que Ford devrait suivre.

"M. Modi est devant ses rivaux politiques dans tous les sondages, aussi les Etats-Unis cherchent simplement à préserver leurs intérêts politiques et stratégiques", estime Brahma Chellaney, analyste géostratégique du Centre for Policy Research basé à New Delhi. Ils essaient de montrer qu'"ils veulent se réconcilier avec lui".

Dans le Gujarat, l'ambassadeur américain doit aussi rencontrer le chef de l'opposition locale, membre du parti du Congrès, des ONG et des représentants d'entreprises.

Aux Etats-Unis, une partie des hommes politiques restent hostiles au leader indien.

Les Etats-Unis et l'Inde ne cessent d'affirmer être des "partenaires stratégiques" même si leurs liens ont subi un net coup d'arrêt fin 2013 à la suite de l'arrestation d'une diplomate indienne à New York vécue comme une humiliation par New Delhi.

Sur ce sujet, Modi a fait part de son "préoccupation" et de son souhait que de tels "sujets d'irritation" ne ressurgissent pas, selon son communiqué.

bur-ef/jh/bir

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