L'opposition reproche au gouvernement conservateur de Stephen Harper d'avoir déposé, mardi, un budget trop prudent et conçu pour remporter les prochaines élections fédérales, prévues en 2015.
« Il n'y a pas grand-chose là-dedans, c'est vraiment un budget pour l'année prochaine », a dénoncé le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, estimant que le gouvernement néglige « les laissés-pour-compte, les anciens combattants, les jeunes sans emplois ».
Même son de cloche de la part du chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau. « On a besoin d'investissements dans les infrastructures, de vision au niveau économique. C'est un budget extrêmement préélectoraliste », a-t-il affirmé sur les ondes de Radio-Canada.
Le chef libéral s'en est également pris au controversé programme de formation à l'emploi dévoilé dans le budget 2013, qui, selon lui, « n'aboutit à rien ».
Ottawa verse actuellement 500 millions de dollars aux provinces et territoires pour financer les programmes de formation de la main-d'uvre, qui viennent à échéance le 31 mars prochain. Le gouvernement et les provinces ont jusqu'à cette date pour parvenir à une nouvelle entente.
Pour le Bloc québécois, le budget est une « attaque en règle » contre les demandes du Québec, qui a déjà exprimé son intention de se retirer du programme de formation de la main-d'oeuvre et de négocier séparément avec Ottawa. « Il faut garder le développement de la main-d'oeuvre au Québec », affirme Louis Plamondon, porte-parole du Bloc en matière de finances, estimant qu'« Ottawa veut mettre ses grands sabots » dans le dossier.
Le Bloc reproche en outre au gouvernement de n'être pas assez clair en matière d'infrastructures, même si Ottawa a annoncé qu'il consacrera 616 millions de dollars aux infrastructures de Montréal. « On ne connaît pas la façon dont l'argent va être dépensé, va-t-il y avoir un transfert global du montant? [...] Par contre, il y a un montant d'argent, mais ça, ça a été annoncé dans l'autre budget », souligne Louis Plamondon.