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Le Portugal plébiscité par les marchés à trois mois de la sortie de son plan d'aide

Le Portugal plébiscité par les marchés à trois mois de la sortie de son plan d'aide

Le Portugal a réussi mardi son retour sur les marchés avec un emprunt très attendu à dix ans, qui a suscité une forte demande des investisseurs, à trois mois de la fin de son programme d'assistance financière internationale.

Alors que le pays comptait lever au total 3 milliards d'euros, la demande a atteint 9,5 milliards d'euros, a indiqué à l'AFP une source bancaire. Le taux de l'emprunt devrait se situer autour de 5%.

Ce coût est bien inférieur à celui obtenu lors de la dernière émission similaire réalisée en mai 2013. Le Trésor portugais avait alors placé 3 milliards d'euros au taux de 5,669%.

Après une première émission à cinq ans couronnée de succès en janvier, le Portugal a une nouvelle fois prouvé sa capacité à séduire des investisseurs qui le comptaient il y a quelque temps encore parmi les "parias" de la zone euro.

"Le Portugal est en train de démontrer qu'il se refinance sur le marché sans aucune difficulté. Le pays a fait beaucoup d'efforts qui sont salués par les investisseurs", a commenté la source bancaire.

Autre signe du retour de la confiance, environ 80% de la demande provenait d'investisseurs internationaux.

L'opération tombe à pic alors que la troïka des créanciers du pays (UE-FMI-BCE) retournera à Lisbonne le 20 février pour débuter une nouvelle mission de contrôle et préparer la sortie du programme.

Comme lors de son emprunt à cinq ans réalisé début janvier, qui lui avait permis de lever 3,25 milliards d'euros, le Portugal a profité de la nette baisse des ses taux d'emprunt.

Sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise, les taux à dix ans du Portugal sont passés fin janvier en dessous des 5%, alors qu'ils étaient encore à 6% en début d'année.

Un retour régulier sur les marchés est une des conditions exigées par Bruxelles si le Portugal veut demander à l'issue de son plan de sauvetage une ligne de crédit de précaution à laquelle il peut avoir recours en cas de besoin.

Pour Jésus Castillo, analyste de Natixis, il n'y avait pas de doute: en cas de succès de l'émission, "nous pourrons considérer que le pays a retrouvé un plein accès aux marchés", avait-il commenté avant l'opération.

D'autres experts auraient préféré que le Portugal se lance sur le marché sans filet de sécurité au lieu d'avoir à nouveau recours à un emprunt syndiqué, qui permet de limiter les risques en se finançant directement auprès de quelques banques sélectionnées à l'avance.

Le Portugal a mandaté ces banques pour renforcer une ligne obligataire arrivant à échéance en février 2024, assortie d'un taux de 5,65%.

Grâce à cette nouvelle émission, le pays pourra couvrir l'ensemble de ses besoins de financement pour 2014, avant même la fin de son programme d'assistance de 78 milliards d'euros prévue le 17 mai.

"Le Trésor portugais pourra commencer à pré-financer ses besoins pour 2015 et aura de la marge pendant les 18 prochains mois", a estimé Jésus Castillo.

Le Portugal avait déjà fait des incursions sur les marchés à long terme en janvier et mai 2013, mais avait été brusquement freiné dans son élan par la crise politique en juillet. La coalition de centre droit au pouvoir avait failli éclater et les taux d'emprunt s'étaient envolés.

Depuis, le gouvernement a resserré les rangs et le contexte économique s'est nettement amélioré. Le taux de chômage, certes aidé par un contexte de forte émigration, a baissé à 15,3% au dernier trimestre 2013, et l'économie a renoué avec la croissance.

Et d'autres bonnes nouvelles sont à venir, à en croire Paula Gonçalves, économiste de la banque BPI: "nous attendons des informations positives sur le PIB du dernier trimestre 2013", chiffre qui sera dévoilé vendredi.

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