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Justice universelle: Madrid a cédé à la "pression" de la Chine, dit un responsable tibétain

Justice universelle: Madrid a cédé à la "pression" de la Chine, dit un responsable tibétain

La droite au pouvoir à Madrid veut restreindre la justice universelle en raison de la "pression" de la Chine mécontente du mandat d'arrêt international lancé en Espagne contre l'ex-président chinois Jiang Zemin, a affirmé mardi un responsable tibétain en exil.

Les Congrès des députés, où le Parti populaire au pouvoir est majoritaire, a voté mardi en faveur de l'examen d'une proposition de loi controversée visant à restreindre le concept de justice universelle, qui permet aux tribunaux espagnols d'enquêter sur des faits commis à l'étranger.

Le Parti populaire (PP ) du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy "écoute et soutient le gouvernement chinois et c'est pour cela qu'il réforme la loi", a affirmé à l'AFP le moine tibétain Thubten Wangchen, membre du parlement tibétain en exil.

Il est à l'origine, avec le Comité de Soutien au Tibet (CAT) et la fondation "Maison du Tibet" d'une plainte qui a débouché sur l'ouverture, en 2006, d'une enquête en Espagne contre Jiang Zemin, l'ex-Premier ministre Li Peng et trois autres personnes pour "génocide, crimes contre l'humanité, torture et terrorisme contre le peuple tibétain" dans les années 1980-90.

L'enquête, ouverte sur la base du principe de la justice universelle, a ensuite été étendue le 11 octobre 2013 à l'ex-président Hu Jintao, qui n'est plus couvert par son immunité présidentielle depuis qu'il a quitté ses fonctions en novembre 2012.

La justice espagnole se considère compétente pour enquêter sur ce cas puisque Thubten Wangchen, né en 1954 au Tibet, possède la nationalité espagnole et que la justice chinoise n'a pas encore ouvert d'enquête sur ces allégations.

Lundi, un juge a confirmé un mandat d'arrêt international à l'encontre de Jian Zemin. La Chine, partenaire économique important d'une Espagne en crise, s'est immédiatement dite "profondément mécontente".

Estimant que cette affaire "touche à la bonne marche des relations bilatérales", Pékin a dit espérer que "le gouvernement espagnol saura régler comme il se doit cette question, en faisant la part des choses".

"Le gouvernement chinois met trop la pression sur le gouvernement de Rajoy. Et donc le pauvre Rajoy doit obéir à la Chine", a affirmé Thubten Wangchen.

Mais pour lui, "si le gouvernement espagnol change les lois à la demande du gouvernement chinois", alors "c'est une honte pour le gouvernement espagnol".

Jian Zemin "a fait des choses criminelles et il est responsable du génocide au Tibet. Alors il va recevoir une facture et il va devoir la payer", a-t-il affirmé.

ds/ib/gg

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