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Désaccord entre le président tchèque et des ONG sur une visite du président ouzbek

Désaccord entre le président tchèque et des ONG sur une visite du président ouzbek

Une profonde divergence de vues a opposé mardi plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme et le président tchèque Milos Zeman à propos de la prochaine visite officielle à Prague de son homologue ouzbek Islam Karimov.

Les organisations, dont Human Rights Watch et People in Need, se sont déclarées "surprises et profondément préoccupées" de voir le chef de l'Etat tchèque inviter M. Karimov pour une visite officielle à Prague les 21 et 22 février.

Dans une lettre ouverte, elles ont appelé M. Zeman à envisager d'annuler cette visite ou au moins, si elle a lieu, de demander à M. Karimov de s'expliquer sur "des violations sérieuses des droits" de l'Homme dans son pays.

Au pouvoir dans ce pays d'Asie centrale depuis 1989, le régime de M. Karimov a été à plusieurs reprises désigné par des militants des droits de l'Homme comme un des plus répressifs de la planète.

Ce régime a notamment réprimé des protestations en mai 2005 dans la ville d'Andijan. Il y a eu 187 morts selon le gouvernement et au moins 700 selon les militants.

"Karimov gouverne un pays où on a systématiquement recours à la torture dans les prisons, où des dizaines de défenseurs de droits, de journalistes et d'autres activistes non-violents sont arrêtés à la suite d'accusations de motivations politiques", selon les ONG.

Cependant, M. Zeman, 69 ans, premier président tchèque élu au suffrage direct, a riposté aux accusations en reprochant à leurs auteurs d'être mal informés et hypocrites.

"Islam Karimov a été invité par mon prédécesseur (Vaclav Klaus, ndlr) et c'est une question de courtoisie diplomatique pour un nouveau président que de respecter les engagements de son prédécesseur", a-t-il déclaré.

"Deuxièmement, M. Karimov (...) a mené récemment des pourparlers avec des responsables de l'Union européenne à Bruxelles. Je ne vous ai pas vu protester contre cette visite", a poursuivi M. Zeman.

"Troisièmement, les États-Unis considèrent l'Ouzbékistan comme un allié dans la lutte contre le terrorisme Islamiste. Je ne vous ai pas vu protester contre cette position américaine", a-t-il ajouté.

Plus tôt dans l'année, M. Zeman a fait l'objet de critiques en raison de son insistance concernant une visite à Prague du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, prévue en avril.

Le chef de l'Etat tchèque a aussi assisté à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi (Russie), contrairement à beaucoup de leaders occidentaux qui l'ont boudée.

frj-sw/plh

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