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Canada: cap sur un surplus budgétaire pour les élections en 2015

Canada: cap sur un surplus budgétaire pour les élections en 2015

Avec une croissance un peu plus soutenue de l'économie et donc des rentrées fiscales supplémentaires, le gouvernement conservateur a bâti un budget 2014 avec l'objectif de dégager un excédent en 2015, un argument choc avant les élections législatives.

Le gouvernement conservateur espère ainsi faire du Canada le premier pays du G7 à renouer l'an prochain avec un surplus budgétaire.

Depuis la récession de la fin des années 2000, le Canada pourrait boucler pour la première fois un budget à l'équilibre. "Nous n'y sommes pas encore, mais presque", a déclaré mardi le ministre des Finances Jim Flaherty en présentant son budget pour l'année 2014-15, qui débute le 1er avril.

Le budget a été immédiatement qualifié d'électoraliste par les grandes figures de l'opposition politique qui ont déploré l'absence de mesures concrètes pour relancer l'emploi. Les conservateurs "équilibrent le budget pour des raisons politiques, sur le dos des travailleuses et travailleurs canadiens", a déploré Justin Trudeau, chef du parti Libéral.

"Il n'y a rien dans ce budget qui va créer de l'emploi", a regretté Thomas Mulcair, chef de l'opposition pour le NPD (Nouveau parti démocratique).

Arrivé au pouvoir en 2006 avec la promesse de diminuer la taille de l'Etat, le gouvernement conservateur avait présenté deux budgets excédentaires d'affilée avant que la récession ne frappe à la fin de 2008 et que les finances publiques ne s'enfoncent considérablement dans le rouge.

Pour l'exercice fiscal, le déficit est attendu à 2,9 milliards de dollars canadiens (environ 2 milliards d'euros), soit 0,1% du PIB et pour l'exercice 2015/16 un excédent de 6,4 milliards de dollars (0,3% du PIB) est attendu.

M. Flaherty s'est défendu de tout opportunisme: si "nous constatons des signes de reprise (...) la mer n'est pas calme pour autant" car l'économie mondiale reste fragile, notamment en Europe et dans les pays émergents, a-t-il souligné.

Pour supprimer le déficit, le ministre table sur une accélération de la croissance économique à 2,3% en 2014 et 2,5% en 2015, contre 1,7% en 2013. Cette activité économique plus soutenue permettra une augmentation constante de ses recettes. Dans le même temps, les dépenses vont diminuer d'autant que le gouvernement a annoncé un gel des dépenses de fonctionnement des ministères pour les deux prochaines années. Ceci permettra d'économiser plus de 1,6 milliard de dollars. Ce gel fait suite à trois années de réduction de ces mêmes dépenses.

Le budget prévoit aussi une hausse immédiate des taxes sur le tabac, qui devrait rapporter au gouvernement plus de 1,3 milliard de dollars sur deux ans.

De plus, "nous continuerons à nous départir d'actifs gouvernementaux", a annoncé M. Flaherty, sans plus de précisions.

Le budget, qui totalise 555 milliards de dollars, contient quelques nouvelles dépenses très ciblées, avec par exemple des accès aux télécommunications à très haut débit dans le nord du Canada, dans le secteur automobile, les infrastructures routières avec un nouveau pont transfrontalier entre Windsor et Detroit, ou de nouveaux oléoducs.

Le gouvernement compte aussi séduire immédiatement les électeurs en légiférant pour "réduire l'écart des prix de vente de produits identiques offerts au Canada et aux Etats-Unis", qui atteint parfois 25%, au détriment des consommateurs canadiens.

La priorité absolue du gouvernement demeure toutefois la réduction de sa dette, qui dépasse les 600 milliards de dollars, mais ne représente plus que 32% du PIB, le plus faible pourcentage du G7.

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