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Toyota se retire d'Australie, qui pourrait devenir un désert automobile

Toyota se retire d'Australie, qui pourrait devenir un désert automobile

Après les américains Ford et General Motors, le constructeur japonais Toyota a annoncé lundi qu'il allait cesser de fabriquer des voitures en Australie, ce qui pourrait signifier la disparition pure et simple de l'industrie automobile dans ce pays.

Le premier groupe mondial du secteur a expliqué qu'il allait stopper d'ici à la fin 2017 ses chaînes d'assemblage d'Altona dans la banlieue de Melbourne (Etat de Victoria, sud-est).

"Nous espérions pouvoir continuer de produire en Australie, et Toyota et sa main-d'oeuvre locale ont fait tous les efforts", a déclaré le PDG du groupe japonais, Akio Toyoda.

"Mais nous sommes contraints de prendre cette décision difficile car ce marché est soumis à une compétition très intense, le dollar australien est très vigoureux et, en outre, l'ensemble de la production d'automobiles en Australie est en train de diminuer".

L'an passé, sa filiale australienne a assemblé un peu plus de 100.000 voitures de moyenne gamme, des Camry et Aurion, à peine 1% de sa production mondiale qui a dépassé les 10 millions de véhicules en 2013 pour la toute première fois dans l'histoire.

Sa production en Australie, qui atteignait encore 150.000 véhicules avant la crise financière internationale de 2008-2009, a régulièrement diminué depuis.

La principale filiale de Toyota sur place compte 3.900 employés, mais aucun détail sur leur sort n'a été fourni.

"Toyota travaillera avec les employés, les partenaires, le gouvernement, les autorités locales à propos de mesures spécifiques", a simplement expliqué le constructeur, ajoutant qu'il fournirait "autant d'aide que possible, y compris du côté de l'emploi".

Le constructeur dispose en outre d'un centre technique employant 150 personnes (toujours dans l'Etat de Victoria), qui pourrait voir son activité "réduite", a ajouté Toyota sans préciser.

Le groupe conservera en Australie une activité de vente et de distribution.

Cette annonce intervient quelques semaines après une décision similaire de l'américain General Motors, qui va stopper d'ici au même horizon 2017 la production de sa filiale GM Holden, qui emploie 2.900 personnes. L'américain Ford a annoncé pour sa part en mai dernier qu'il cesserait d'assembler en 2016 en Australie, où il emploie 1.200 personnes.

L'autre constructeur japonais présent sur place, Mitsubishi Motors, a fermé pour sa part son usine d'Adelaide (sud) il y a cinq ans.

La nouvelle du retrait industriel de Toyota, présent depuis plus de 50 ans et qui restait le dernier constructeur engagé, pourrait donc signifier l'arrêt pur et simple de toute production d'automobiles en Australie d'ici à trois ans.

Le Premier ministre australien, Tony Abbott, était intervenu personnellement à la mi-décembre pour tenter de convaincre Toyota de conserver sa production locale, juste après la nouvelle du retrait de GM. "Le gouvernement va parler à Toyota", avait-il expliqué, évoquant une décision "tragique" de GM qu'il voulait éviter du côté du constructeur nippon.

Quelque 1,13 million de véhicules ont été vendus en Australie l'an passé, ce qui en fait un marché de taille relativement modeste. Toyota y a écoulé 214.000 véhicules l'an passé, soit 20% du total.

D'après le quotidien japonais Nikkei, la main-d'oeuvre australienne dans l'automobile coûte en moyenne 30% plus cher qu'aux Etats-Unis, un argument de poids pour ceux qui plaident pour le retrait.

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