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France: grève des taxis contre les voitures de tourisme avec chauffeur

France: grève des taxis contre les voitures de tourisme avec chauffeur

Plusieurs centaines de taxis en grève se sont rassemblés lundi matin aux aéroports parisiens de Roissy et d'Orly avant de prendre la direction de la capitale à l'occasion d'une manifestation nationale contre les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), accusées de concurrence déloyale, a constaté l'AFP.

Les VTC, dépourvus de signalétique lumineuse, peuvent être réservés pour une course mais n'ont en théorie pas le droit de prendre des passagers à la volée dans la rue. Selon les taxis, ils opèrent toutefois régulièrement sans réservation.

A Roissy Charles-de-Gaulle, les grévistes se sont donné rendez-vous dès 06H00 (05H00 GMT) dans un concert d'avertisseurs, autour d'une banderole proclamant: "55.000 taxis en colère". Selon une source aéroportuaire, aucun taxi ne desservait cet aéroport.

A Orly, une centaine de véhicules stationnés en tête des stations taxis bloquaient en revanche la prise en charge des clients, selon une source aéroportuaire. Un important dispositif policier a été déployé dans les aéroports.

"Aujourd'hui, on est confronté de plein fouet à la concurrence des VTC, qui travaillent quasiment sans réglementation", a dénoncé Karim Lalouani, venu à Roissy dès l'aube pour manifester son "ras-le-bol".

"On ne se bat pas à armes égales. C'est comme si on demandait à deux boxeurs de monter sur le ring, mais l'un des deux, vous lui attachez les deux bras derrière le dos", assure ce chauffeur, dans la profession depuis trois ans.

Les cortèges, réunis à l'appel de cinq syndicats pour la seconde fois en un mois, ont quitté les aéroports parisiens vers 08H00, encadrés par de nombreux policiers, afin de converger dans le centre de Paris.

A Roissy, le cortège occasionnait de grosses difficultés de circulation lundi matin, selon un journaliste de l'AFP. Des bouchons étaient également signalés sur le périphérique parisien, en raison d'un barrage filtrant et d'opérations escargots.

"Ma licence, je l'ai payée 235.000 euros. Et je dois respecter toute une série de règles très strictes. Les chauffeurs de VTC, eux, louent des voitures à l'étranger. Ils ne rendent de compte à personne", soulignait Philippe Morival, taxi depuis 30 ans dans la capitale.

Face à la grogne des taxis, le gouvernement avait publié le 27 décembre 2013 un décret imposant un délai obligatoire de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client par le VTC.

Mais le Conseil d'État a suspendu mercredi ce décret, estimant qu'il portait "une atteinte grave et immédiate aux intérêts économiques" des sociétés de VTC. La plus haute juridiction administrative française doit désormais examiner l'affaire sur le fond.

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