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Du raisin du Niagara pour déglacer les routes du Québec

Du raisin du Niagara pour déglacer les routes du Québec

Un entrepreneur suisse propose d'utiliser des déchets de raisin du Niagara pour déglacer les routes du Québec. Son invention est toute nouvelle, mais déjà des villes comme Moscou, Paris et Genève ont acheté des échantillons pour faire des tests. L'inventeur souhaite lutter contre l'utilisation du sel, reconnu pour ses effets néfastes sur l'environnement, les voitures et les infrastructures.

Un texte de Thomas Gerbet

Le parfumeur suisse Florent Théotiste a eu l'idée de son invention en observant les vignes. La neige y fond plus vite parce que les viticulteurs étalent sur le sol des déchets végétaux (pulpe, pépins...) issus de la production du vin. En laboratoire, il a mélangé ce marc de raisin avec des minéraux comme de la terre et du charbon, le tout allié à seulement 20 % de sel pour former des granules.

En visite au Canada pour démarcher d'éventuels partenaires publics et privés, la représentante de la compagnie Lesssalt, Mariz Lechesne, n'en revient pas que le Canada déverse cinq millions de tonnes de sels sur les routes chaque année. « Corrosion du fer, trous dans la chaussée... On aura beaucoup moins d'impacts de ce type. Vous avez l'exemple sur votre pont Champlain ».

« Depuis que nous avons participé au congrès des maires de France, notre carnet de commandes est plein dans le pays », affirme Florent Théotiste. La capitale suisse, Genève, qui veut réduire le taux de salinité du lac Léman, a fait appel à l'entreprise pour voir comment réduire ce taux tout en déneigeant.

« Nous allons trouver du marc du raisin en Ontario, en Californie, en Floride. Et nous allons faire en sorte que notre produit puisse voyager le moins possible », explique Mariz Lechesne. La compagnie suisse compte mener des tests avec des villes de Montérégie, comme Saint-Bruno-de-Montarville. Le contremaître de la municipalité, Dany Dolan, est ouvert à l'idée, mais demeure prudent.

Cet hiver, Saint-Bruno a diminué son utilisation du sel de déglaçage en ne répandant que des pierres abrasives dans certains quartiers (les « quartiers blancs »). Les efforts de la Ville lui ont permis de diminuer sa consommation de sel de voirie de 2200-2500 tonnes annuelles à 1600-1700.

Au Canada, il n'existe pas de règlement fédéral régissant directement les niveaux d'épandage du sel ou les concentrations de sel dans divers environnements.

Les nombreux épisodes de gels et de redoux ont causé une pénurie de sel par endroits. Ça a été le cas dans le Nord-Est des États-Unis et à Québec.

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