Le chef libéral Philippe Couillard se prépare à passer un autre « examen » : il sait qu'il sera scruté attentivement à l'Assemblée nationale à compter de la semaine prochaine.
Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, le chef de l'opposition soutient que cela le stimule. Pourtant, les derniers mois ont été difficiles pour le chef libéral, avec le départ de la députée Fatima Houda-Pepin, le flottement et les tergiversations sur les positions du parti, notamment sur le projet de charte des valeurs et sur l'atteinte de l'équilibre budgétaire.
« Une vie, c'est une succession d'examens, en voilà un autre [la rentrée au Parlement], a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique. Je le prends positivement. Je m'attends à ça, être scruté. Ça fait partie des étapes normales, cela me stimule plus qu'autre chose. »
M. Couillard a remporté l'élection complémentaire dans Outremont le 9 décembre, mais l'Assemblée a terminé ses travaux le 6. Il fallait donc qu'il attende la reprise des travaux, mardi, pour prendre officiellement la tête de ses troupes en Chambre.
Le chef libéral a rappelé que tous les acteurs politiques seront « sous la loupe » à compter de mardi. Toutefois, il convient qu'il le sera « particulièrement », parce qu'il est un « nouveau ».
En effet, M. Couillard a déjà occupé les banquettes ministérielles, mais jamais de l'autre côté de la Chambre. Il devra maintenant poser des questions et non y répondre.
« C'est différent, répondre aux questions, plutôt que de les poser. »
Il a indiqué qu'il se prépare depuis un certain temps à cet exercice. Sans vouloir entrer dans le détail de ses préparatifs et de sa stratégie, il a expliqué que son équipe et lui ont étudié la façon dont la première ministre Pauline Marois répond, ou ne répond pas, aux questions.
« L'objectif est d'avoir des questions qui amènent directement à l'enjeu qui est soulevé, s'est-il limité à confier. Et sur les enjeux, le but est de fournir aux Québécois une image très nette des projets de société très différents entre nous et le Parti québécois. »
Philippe Couillard s'attend à des « échanges musclés ». Le ton sera « insistant » de part et d'autre, « il n'y aura pas de cadeaux », a-t-il estimé, mais il a affirmé qu'il ne changera pas.
« J'ai toujours été poli et respectueux des personnes, mais je serai très insistant et très ferme dans le questionnement du gouvernement. »
Enfin, il assure qu'il n'a pas l'intention de rester longtemps chef de l'opposition. Bien sûr, c'est un autre rôle qu'il convoite.