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Iten, rendez-vous au Kenya pour les stars de la course à pied

Iten, rendez-vous au Kenya pour les stars de la course à pied

Se promener dans Iten, localité kényane de la Vallée du Rift, à 350 km au nord-ouest de Nairobi, c'est parfois comme déambuler dans un musée vivant de la course à pied.

Stars de demain comme champions olympiques ou recordmen du monde viennent courir côte à côte dans ces collines vallonnées, destination privilégiée d'entraînement pour l'élite mondiale des coureurs.

Posé au milieu d'Iten, le Centre d'entraînement en haute altitude (HATC), créé il y a 15 ans par la marathonienne kényane et ex-championne du monde de cross-country Lornah Kiplagat, ambitionne d'être un pôle d'attraction vers le Kenya, au même titre que les safaris ou les plages du pays.

Le centre d'entraînement "est un moyen de faire connaître le Kenya", a-t-elle expliqué à l'AFP, "nous avons relevé le défi pour montrer la voie, ce sera fantastique quand les Kényans réaliseront que cela permet de +vendre+ le Kenya".

Nichée au coeur de collines à quelque 2.400 mètres d'altitude, surplombant l'une des spectaculaires falaises de la vallée du Rift et sillonnée de pistes de terre rouge, sans voitures, ensoleillée toute l'année, Iten est considérée comme offrant l'environnement idéal pour l'entraînement.

La région d'Iten a depuis longtemps produit de grands champions de course à pied. Ici, courir est perçu comme une opportunité d'accéder à la célébrité et à l'argent, suscitant une culture de la course à pied et un vivier de talents et de champions au sein desquels le visiteur étranger s'immerge aisément.

Le HATC a fait des émules depuis sa création et la localité de 40.000 personnes compte désormais plusieurs centres d'entraînement et d'hôtels.

Des centaines d'étrangers, coureurs de l'élite -tels que le champion du monde et champion olympique britannique Mo Farah, ou la détentrice du record du monde du marathon Paula Radcliffe - ou simples passionnés courent chaque jour sur les pistes d'Iten.

En février, la localité accueillait l'équipe britannique qui participera aux Jeux du Commonwealth à Glasgow en juillet, ainsi que des athlètes chinoises se préparant pour les Championnats du monde de Pékin en 2015.

"Quand on a commencé ici, il n'y avait qu'un camp d'entraînement" modeste et rustique, se souvient Richard Mukche, ancien marathonien et désormais entraîneur au HATC. "C'est incroyable de penser qu'aujourd'hui il y a plus de 20.000 athlètes qui viennent s'entraîner ici".

En ouvrant le centre, Lornah Kiplagat avait pour objectif initial de soutenir et encourager l'éclosion de jeunes coureuses kényanes, mais elle a rapidement réalisé qu'Iten pouvait être présentée comme une destination d'entraînement idéale, meilleure marché que les centres réputés tels que Flagstaff et Denver aux Etats-Unis ou Font-Romeu, dans les Pyrénées françaises.

Née au Kenya en 1974, la coureuse -également deux fois championne du monde de semi-marathon et ancienne détentrice du record du monde de la distance- allonge désormais la foulée, depuis 2003, sous les couleurs néérlandaises, dont elle a pris la nationalité.

Au départ, "le camp était uniquement destiné aux filles, mais le rêve a changé en cours de route. Des athlètes de très haut niveau voulaient venir ici et je ne pouvais refuser", explique la coureuse, qui a acheté des terres et fait construire le HATC avec son mari néerlandais, Pieter Longerhorst.

Le centre a désormais 36 chambres, une salle de musculation et une piscine. La chambre revient à 50 dollars la nuit, un prix attractif pour des athlètes qui, à l'exception des très grands noms, ne roulent pas tous sur l'or.

"Il n'y a aucun endroit au monde où tout est disponible: à la fois de bonnes pistes, un environnement agréable, la bonne altitude et disposant de toutes les installations nécessaires à un coureur professionnel", explique-t-elle, se réjouissant de la "reconnaissance" des athlètes de haut niveau.

Iten attire aussi désormais les investisseurs. Les organisateurs du marathon de Londres ont participé à la construction d'une piste en synthétique, tout juste ouverte, la seule piste de ce type au Kenya, hors de la capitale Nairobi.

Au-delà de l'aspect sportif, le centre veut aussi permettre le développement de la région. Le HATC emploie de nombreux habitants et Lornah Kiplagat envisage un système de bourses pour que les jeunes du coin puissent venir s'entraîner.

"Les générations futures peuvent bénéficier" des changements à Iten, "nous n'avions pas anticipé cela, mais cela devient de plus en plus important au fur et à mesure".

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