Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Du sexe encore plus explicite à l'écran, de la provoc' hors salle: la Berlinale en mode "Nymphomaniac"

Du sexe encore plus explicite à l'écran, de la provoc' hors salle: la Berlinale en mode "Nymphomaniac"

Du sexe très explicite à l'écran, un réalisateur, Lars von Trier, qui provoque le Festival de Cannes et un acteur, Shia LaBeouf, qui cite Eric Cantona: la 64e Berlinale s'est mise dimanche en mode "Nymphomaniac", version non expurgée.

Le film du danois Lars von Trier est un diptyque déjà sorti dans plusieurs pays, mais pas en Allemagne par exemple. Chaque volet dure deux heures, alors que le projet du cinéaste porte sur 5h30.

Il raconte le parcours érotique de Joe, de sa naissance à ses 50 ans, présenté par le personnage principal (Charlotte Gainsbourg) qui se qualifie de nymphomane. En face d'elle, un vieux monsieur, Seligman, qui l'a recueillie. Parallèles entre comportements humains et animaux, métaphores et même mathématiques ponctuent les scènes de sexe.

Le film a beaucoup fait parler de lui en raison du sujet abordé, des scènes de sexe explicites qu'il contient et un buzz alimenté par des photos suggestives soigneusement distillées sur internet.

La 64e Berlinale a eu la primeur dimanche de la version "non censurée" de la première partie, plus longue de 30 minutes, qui contient encore plus d'images de sexes en gros plan.

L'humour, qui caractérise aussi ce film singulier et puissant, a sans doute encore guidé Lars von Trier dans une nouvelle facétie: dimanche, il s'est fait photographier à Berlin avec un tee-shirt noir portant l'emblème du Festival de Cannes, une palme d'or, et en dessous la mention "persona non grata".

En 2011, les organisateurs du festival cannois où il présentait en compétition "Melancholia" l'avaient déclaré persona non grata après les propos polémiques sur Hitler.

Depuis, le réalisateur fuit les journalistes. Ce qui n'est pas le cas de l'équipe du film venue à Berlin: les acteurs américains Uma Thurman, impressionnante dans une scène de femme bafouée, Christian Slater, qui campe avec finesse le père de Joe, ou encore le suèdois Stellan Skarsgard (Seligman, imperturbable) et l'actrice britannique Stacy Martin (Joe jeune), fausse ingénue au corps longiligne qui fait avec ce film des débuts pour le moins fracassants au cinéma.

Mais aussi le bouillant acteur américain Shia LaBeouf. Dimanche, il a d'abord offert aux journalistes une mine renfrognée à moitié cachée par une casquette bien vissée sur la tête, tandis qu'il s'affalait sur sa chaise.

A la première question le concernant, il a arrêté de mâcher son chewing-gum pour citer l'ancien footballeur français Eric Cantona, adepte des citations: "quand les mouettes suivent le chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur donner des sardines".

Puis il a quitté la salle sans demander son reste sous l'oeil amusé des autres acteurs.

En revanche Martin, Slater, Thurman et Skarsgard ont longuement évoqué leur expérience de tournage avec Lars von Trier le décrivant comme un cinéaste "attentif" à l'égard de ses acteurs. "J'ai adoré vivre cette expérience surprenante. Il a été patient, attentif, me disait toujours +ralentit+ alors qu'à Hollywood on est toujours pressé", a déclaré Christian Slater.

Interrogée sur une éventuelle peur à la lecture du scénario concernant le tournage des scènes de sexe, Stacy Martin a répondu s'en être "complètement remise à Lars. J'ai adoré tous ses films. et quand on se fait confiance, c'est plus facile".

"Le confort c'est quoi? Se mettre en pilote automatique et ne plus prendre de risques? s'est interrogé rhétoriquement Stellan Skarsgard . "Non Lars vous donne cette confiance en vous qui vous permet de donner le meilleur".

La journée de dimanche avait débuté bien plus religieusement avec la projection de "Stations of the cross", film allemand de Dietrich Brüggemann dans lequel une adolescente de 14 ans vivant dans une famille catholique intégriste décidera de donner sa vie à Dieu en échange de la guérison de son petit frère. L'occasion de découvrir au cinéma une autre jeune actrice, Lea van Acken, née en 1999, et qui pour l'instant n'avait fait un peu de théâtre.

da/fjb/bir

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.