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L'infante d'Espagne traduite en justice

L'infante d'Espagne traduite en justice

L'infante Cristina, fille cadette du roi Juan Carlos d'Espagne, a comparu samedi devant un tribunal de Palma de Majorque dans le cadre d'une affaire de corruption qui a exacerbé le ressentiment de l'opinion à l'égard de la classe dirigeante.

Aucun membre de la famille royale n'a été jugé en Espagne depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle en 1975.

Entendue pour fraude fiscale et blanchiment d'argent, Cristina est soupçonnée d'avoir eu recours à des fonds provenant de la société qu'elle dirige avec son époux, Inaki Urdangarin.

L'ancien international de handball est lui aussi inculpé de détournement de fonds par le biais de sa fondation, Noos, qui a décroché des contrats publics d'un montant de six millions d'euros pour l'organisation de conférences sur le sport et l'économie. Le couple nie toute malversation.

Arrivée remarquée

La princesse, âgée de 48 ans, est arrivée au palais de justice de Palma de Majorque, capitale des Baléares, peu avant 10 h 00 heure locale pour une audience à huis clos.

Les fonds qu'elle est soupçonnée d'avoir utilisés illégalement auraient notamment permis de refaire la décoration de sa villa de Barcelone.

Le tribunal de Palma de Majorque lui a accordé la permission spéciale de se faire conduire jusqu'à la porte du palais de justice pour des raisons de sécurité.

Cette décision, qui lui permettra d'échapper aux caméras de télévision, a suscité l'indignation en Espagne, où de nombreuses affaires de corruption ont éclaté ces dernières années, alors que la population souffre de l'austérité et du chômage.

Habillée sobrement d'une chemise blanche et d'une veste noire, l'infante a parcouru à pied les quelques mètres qui la séparaient du palais de justice en souriant aux 400 journalistes présents sur les lieux.

Quelque 200 policiers sont également sur place pour parer à d'éventuelles manifestations.

En Espagne, les mouvements anti-corruption réclament justice, mais le parquet se montre frileux face aux cas politiquement sensibles. Le juge José Castro, qui enquête depuis trois ans sur l'affaire Urdangarin, avait estimé en avril avoir établi la preuve de la complicité de Cristina avec son époux, mais la Haute Cour a abandonné le mois suivant les charges retenues contre elle, jugeant les éléments insuffisants.

Après l'audience de samedi, le magistrat de Palma de Majorque pourrait prononcer formellement son inculpation et aller au procès, mais la plupart des Espagnols s'attendent à une décision plus clémente.

« C'est un pays où la corruption est sans conséquence », a déploré Maria Gomila, une étudiante de 18 ans interrogée vendredi soir près du palais de justice où des fonctionnaires manifestaient contre l'austérité et la « corruption institutionnalisée ».

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