Des accrochages opposaient par intermittence vendredi des rebelles chiites à des hommes de tribus, soutenus par des fondamentalistes, près de la capitale yéménite, au lendemain de l'annonce de l'échec d'une médiation des autorités, a-t-on appris auprès des rebelles d'Ansarullah.
"Des échanges de tirs continuaient à opposer par intermittence nos partisans aux éléments qui nous sont hostiles dans le nord d'Arhab", près de Sanaa, a déclaré à l'AFP le porte-parole d'Ansarullah, Mohamed Abdessalam, sans faire état de victime.
Une source tribale a pour sa part indiqué que la tension était vive à Arhab, non loin de l'aéroport de Sanaa, d'autant plus que le médiateur officiel Abdel Qader Hilal a annoncé jeudi soir sa démission sur Facebook.
M. Hilal, chargé par le président Abd Rabbo Mansour Hadi de pacifier la situation à Arhab, a accusé Ansarullah de ne pas respecter ses engagements en vertu d'une trêve dans les hostilités convenue le weekend dernier.
Mais M. Abdessalam a rejeté ces accusations, ajoutant que le médiateur devrait reprendre sa mission après des contacts avec son mouvement.
"Ansarullah demande des garanties pour un retrait simultané des forces des deux belligérants à Arhab, la neutralité de l'armée et l'ouverture de la route reliant, via Arhab, Omran et Sanaa" a déclaré le porte-parole.
Les rebelles avaient pris le week-end dernier, à la faveur d'affrontements qui avaient fait quelque 150 morts, des localités de la province d'Omran, plus au nord, en délogeant le clan des Al-Ahmar, les puissants chefs de la confédération tribale de Hached.
Selon des sources politiques, les deux parties cherchent à gagner du terrain avant une délimitation des provinces devant former le nouvel Etat fédéral au Yémen, dont le principe a été retenu fin janvier au terme d'une conférence de dialogue national.
Le porte-parole d'Ansarulla a cependant affirmé que son mouvement, basé à Saada, près de la frontière avec l'Arabie saoudite, ne cherchait pas étendre son influence à Sanaa, comme l'en accusent ses adversaires.
"Nous n'avons pas l'intention de contrôler Sanaa, où nos partisans sont déjà présents", a-t-il dit, avant d'avertir: "si les forces hostiles ne cessent pas leurs agressions à Arhab, nous les expulserons de l'ensemble de cette région".
Des experts craignent que les violences à travers le Yémen ne fassent dérailler la transition politique dans le pays, entamée après le départ il y a deux ans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh sous la pression de la rue.
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