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Le Parti vert du Québec est aux prises avec des luttes internes

Le Parti vert du Québec est aux prises avec des luttes internes
Parti vertu du Québec/Facebook

Les passions se déchaînent contre le nouveau chef du Parti vert du Québec (PVQ), Alex Tyrell, élu à la tête de la formation politique il y a un peu plus de quatre mois. Un groupe de contestataires lui reproche son attitude « dictatoriale » depuis qu'il a dissous le conseil exécutif (CE).

Un texte de Vincent Champagne

Dans une lettre envoyée à tout le parti, et dont Radio-Canada a obtenu copie, les membres de l'ancien CE décrivent avec véhémence les actions du jeune chef depuis son entrée en poste.

Le 3 décembre, M. Tyrell a annoncé aux huit membres de l'exécutif qu'ils étaient démis de leurs fonctions sur le champ. Selon les statuts et règlements du PVQ, le chef ne dispose pas d'un tel pouvoir, affirment les signataires de la lettre.

Un nouveau CE a été formé depuis, au terme d'une campagne électorale interne pour laquelle ne s'est présentée qu'une seule équipe. Elle a donc été élue sans opposition.

« Usurpation de pouvoir »

Le CE dissous, qui se considère toujours légitime, qualifie cette situation d'« usurpation de pouvoir » et prévient les nouveaux membres de l'exécutif qu'ils seront considérés « complices du putsch politique ignoble ».

Ils accusent également Alex Tyrrell d'avoir fait main basse sur les communications, dont il se sert « pour passer ses messages mensongers et défendre ses actions dictatoriales sans aucun scrupule ».

Les commentaires critiques envers le nouveau chef seraient notamment censurés sur les réseaux sociaux contrôlés par le parti, affirme un militant, qui a requis l'anonymat.

Depuis la diffusion de cette lettre aux militants du PVQ, des membres du CE dissous ont reçu une mise en demeure.

Les contestataires ont présenté une pétition aux militants afin de forcer la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. À l'ordre du jour : la remise en place de l'ancien comité exécutif et un vote de confiance qui pourrait mener à la destitution du chef.

« Des gens problématiques », selon Alex Tyrell

Pour sa part, Alex Tyrell se base sur l'opinion de l'avocate du parti pour affirmer qu'il avait tout à fait le droit de dissoudre le comité exécutif.

« Nous avons un avis juridique comme quoi nous avons le droit et nous n'avons pas du tout été contredits par un autre avis juridique », dit-il. « Il n'y a absolument rien dans les statuts et règlements qui dit que le chef ne peut pas dissoudre un conseil exécutif problématique. »

Sans vouloir donner de détails, M. Tyrell affirme que les membres de l'ancien CE « n'étaient pas prêts à accepter le résultat de la course à la chefferie. »

M. Tyrell estime par ailleurs qu'il n'y a pas plus que dix ou douze personnes derrière cette initiative, alors que le parti compte environ 600 membres.

Il reconnaît avoir envoyé des mises en demeure. Quant à la « censure » décriée, il l'explique par le fait que ces pages web constituent des vitrines pour le parti. « Ce n'est pas du tout la place pour des gens qui sont mécontents de venir exprimer leurs opinions négatives et de mettre de l'avant une image négative du parti », dit-il.

Alors que les spéculations sont nombreuses quant à la tenue prochaine d'une élection provinciale, Alex Tyrell rappelle qu'il a fait campagne sous le thème de l'union des forces du parti, puisque le PVQ n'en est pas à ses premières chicanes internes.

« Il y a des gens avec qui le message n'a pas résonné, et qui tentent de continuer les années de chicane qu'on a eues au parti. Nous autres, on a mis fin à ça très rapidement », affirme-t-il.

M. Tyrell explique qu'il est en train de donner une « direction écosocialiste » au parti. « On va aller très fort contre la privatisation du système de santé, pour l'accès aux études, pour la gratuité du transport en commun, pour un programme de soins dentaires public et universel pour tout le monde », dit-il.

Le nouveau chef compte se présenter dans la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, là où il réside. En décembre dernier, lors d'une élection partielle, il affrontait le chef du Parti libéral du Québec dans Outremont et avait obtenu 3,79 % des voix.

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