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Twitter: des doutes sur la croissance font plonger l'action

Twitter: des doutes sur la croissance font plonger l'action

L'envolée boursière de Twitter a été interrompue brutalement jeudi, après des signes de ralentissement de la croissance du jeune réseau social en ligne qui semble peiner à gagner et intéresser des utilisateurs.

L'action a chuté de 24,16% pour terminer la séance à 50,03 dollars à la Bourse de New York, où elle cotait encore à 65,97 dollars la veille au soir.

Environ 8,7 milliards de dollars de capitalisation boursière se sont ainsi évaporés en une journée, tranchant avec la trajectoire jusqu'ici impressionnante du titre, entré sur le marché à 26 dollars début novembre.

La raison du coup de froid: des données inquiétantes publiées mercredi soir sur les utilisateurs de Twitter, dont le nombre augmente moins vite et qui semblent moins interagir avec le réseau.

Twitter a gagné seulement 9 millions de nouveaux membres au quatrième trimestre 2013, pour atteindre 241 millions fin décembre. Sur les neuf premiers mois de l'année, la progression était beaucoup plus encourageante (+56 millions).

Le nombre de consultations des "timelines", les fils où ils lisent les messages d'autres membres, a également baissé.

Pour le cabinet Hudson Square Research, c'est un signe "que la plateforme ne s'applique probablement pas à un public aussi large que d'autres réseaux sociaux".

Twitter est très utilisé pour la communication des stars, des politiques ou des marques. Mais son emprise dans le grand public est sans mesure avec celle de Facebook qui affiche plus d'un milliard de membres.

"Les résultats du quatrième trimestre vont probablement soulever des questions sur la capacité de Twitter à toucher le grand public à long terme", souligne aussi la banque Sterne Agee dans une note. "Tant que la croissance des utilisateurs et de leur engagement ne reviendra pas, l'action va être en vente."

Ils rappellent que la valorisation boursière de Twitter profite jusqu'ici d'une prime comparée à d'autres sociétés grâce à ses taux de croissance très élevés, laissant espérer une influence bien plus grande d'ici quelques années.

Même avec le plongeon de jeudi, Twitter vaut toujours quelque 27 milliards de dollars en Bourse. C'est plus de 40 fois son chiffre d'affaires 2013, alors même qu'il est chroniquement déficitaire.

A titre de comparaison, le réseau social professionnel LinkedIn, qui revendique à peine plus d'utilisateurs (277 millions), affiche une valorisation boursière de 26,7 milliards de dollars pour un chiffre d'affaires annuel de 1,5 milliard et un bénéfice net de 27 millions, d'après des résultats publiés jeudi soir. LinkedIn a toutefois lui aussi déçu, à cause de prévisions de revenus 2014 inférieures aux attentes.

La question désormais est de savoir si la déroute de Twitter est provisoire, ou si une "bulle" vient d'éclater.

Pour la société financière Cantor Fitzgerald, Twitter doit maintenant faire ses preuves, "de la même manière que Facebook a été mis au défi de montrer ses capacités dans le mobile il y a un an".

L'action du premier réseau social mondial avait perdu plus de la moitié de sa valeur dans les mois suivant son entrée en Bourse en 2012, et la tendance ne s'était inversée que quand le réseau avait montré qu'il gagnait de l'argent dans la publicité mobile. Son titre évolue aujourd'hui à ses plus hauts niveaux historiques.

"Nous ne saurons pas comment Twitter va tourner avant plusieurs trimestres au moins", prévient Cantor Fitzgerald.

En attendant, les analystes sont partagés sur la position à adopter. Beaucoup ont abaissé leurs objectifs de cours jeudi, estimant comme Hudson Square Research que le groupe "est toujours surévalué".

D'autres comme le courtier Topeka voient au contraire dans la baisse du cours l'occasion d'acheter pour des investisseurs orientés sur le long terme. Topeka évoque "toujours d'importantes chances de monétisation publicitaire", ainsi que "des options dans l'e-commerce, les paiements, la recherche et la vidéo", estimant que les initiatives pour améliorer l'engagement des utilisateurs "porteront leurs fruits cette année et la prochaine".

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