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Mondial-2014 : Pelé rejoint les déçus de l'avant-Mondial

Mondial-2014 : Pelé rejoint les déçus de l'avant-Mondial

L'équipe informelle des grands noms du football critiques de l'organisation du Mondial-2014 au Brésil en a recruté un autre, le plus illustre: le "Roi" Pelé déplore l'image donnée par les retards dans les travaux à quatre mois du tournoi.

L'homme au record de trois titres de champion du monde (1958, 1962, 1970), officieusement considéré comme le meilleur joueur de tous les temps, n'est pourtant pas un grand rebelle.

L'entretien de l'ex-ministre des Sports (1995-1998) jeudi au journal O Estado de Sao Paulo a du coup détonné, à propos de l'état de préparation du pays. "Ca me rend triste parce qu'avant de gagner le droit d'accueillir le Mondial, on a passé quatre ans à faire des visites. J'ai été en Afrique, en Asie et en Europe pour demander que le Brésil obtienne les votes nécessaires".

"C'est triste parce que c'était une opportunité pour le Brésil, pas seulement en ce qui concerne le football, a estimé Pelé. La Coupe des Confédérations, la Coupe du monde et les jeux Olympiques étaient une occasion d'attirer les touristes et d'engranger pas mal de recettes mais, malheureusement, on est un peu en train de traîner".

"C'est difficile de dire pourquoi ça se passe comme ça, mais on avait le temps", a-t-il souligné. L'attribution du Mondial-2014 s'est faite en 2007, soit le plus long délai dans l'histoire de la compétition.

La question des stades était revenue au premier plan le 21 janvier lorsque le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, s'était alarmé des retards dans les travaux du stade de Curitiba (sud), menaçant de l'exclure.

Deux jours plus tard, et après des paroles aussi volontaristes qu'optimistes de la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, le Français tablait sur une livraison du stade "fin avril début mai".

Sur les douze stades prévus, un seul (Natal) s'est ajouté à la liste des six enceintes prêtes, utilisées à la Coupe des Confédérations 2013.

Pelé rejoint en tout cas Carlos Alberto Parreira, sélectionneur de l'équipe auriverde championne du monde en 1994, personnage plus débonnaire qu'acrimonieux, et actuel coordinateur technique de la Seleçao.

"La Coupe, ce n'est pas seulement des stades, avait-il lancé le 26 janvier. On a besoin d'aéroports, de sécurité, de confort. Les gens qui viennent de pays économiquement avancés, quand ils sortent de l'aéroport, souhaiteraient choisir entre le train, le métro, le bus, le taxi ou la location de voiture. Ici, ils n'ont pas le choix".

"Nous avons manqué l'occasion de donner du confort et de montrer un Brésil différent", avait même lâché Carlos Alberto Parreira.

Il visait les retards ou les échecs dans les travaux d'agrandissement de certains aéroports, alors que le Brésil s'attend à recevoir 600.000 touristes étrangers, qui s'ajouteront aux trois millions de Brésiliens qui se déplaceront durant le plus grand événement sportif du monde.

Si l'aéroport international de Rio s'est enorgueilli de l'extension flambant neuve d'un terminal, celui de Fortaleza (nord-est) a dû adopter un plan B et installer un terminal provisoire dans une tente géante...

Fin janvier, deux autres anciens champions du monde, en 2002 comme joueurs, avaient déploré les investissements consentis pour organiser le tournoi. "J'ai déjà dit à plusieurs reprises que le Brésil n'était pas en mesure d'organiser une Coupe du monde. Ce sera difficile, et le Brésil va avoir honte", avait persiflé Rivaldo, Ballon d'Or 1999 et aujourd'hui président-joueur de Mogi Mirim.

"Je pense que le Brésil est aujourd'hui en bonne condition, c'est un pays riche, et ces fonds auraient pu être alloués à l'éducation et la santé, qui ont besoin d'investissements et méritent l'attention", avait abondé l'ex-capitaine de la Seleçao, Lucio.

"C'est triste de voir ça, on ne voit pas de réalisation concrète pour ce qu'une Coupe du monde nécessite", a confié Elano à l'AFP. Le milieu international de Flamengo pense que "l'enthousiasme du peuple brésilien peut contre-balancer beaucoup de choses", mais s'avoue "préoccupé, c'est normal: je ne sais pas quand les travaux seront terminés, et avec les travaux on n'a jamais 100% de garantie".

ybl/hdz/jde

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