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Centrafrique: l'ONU veut des "sanctions exemplaires" après le lynchage d'un homme par des soldats

Centrafrique: l'ONU veut des "sanctions exemplaires" après le lynchage d'un homme par des soldats

Le général Babacar Gaye, représentant spécial de l'ONU en Centrafrique, a réclamé jeudi à Bangui des "sanctions exemplaires" après le lynchage en public d'un homme accusé d'être un ancien rebelle par des militaires centrafricains.

"Les incidents qui ont eu lieu hier (mercredi) lors de la cérémonie de remobilisation des FACA (Forces armées centrafricaines) sont des incidents révélateurs et inadmissibles" qui "doivent faire l'objet d'enquêtes et de sanctions exemplaires", a déclaré le général Gaye lors d'une conférence de presse.

Il a souligné "la nécessité d'un sursaut pour éviter la violence aveugle, la violence inutile à laquelle nous assistons aujourd'hui" et qui "se traduit par un déchirement du tissu social, par une perte de repères sans précédent dans ce pays".

"Le Conseil de sécurité dans la résolution 2134 nous invite à demander aux autorités centrafricaines de mener des enquêtes chaque fois que des violations des droits de l'Homme, des exactions auront été constatées, nous ne manquerons pas de le faire", a-t-il rappelé.

Interrogé sur l'inaction de la force africaine Misca, présente sur les lieux au moment du lynchage, le général a affirmé que si "le chapitre 7 autorise à aller jusqu'à un maximum de choses, ça ne signifie pas que face à chaque situation, il faille en arriver immédiatement à la confrontation par les armes. La force létale doit être utilisée avec retenue".

Il a cependant condamné l'impunité ambiante en Centrafrique permettant "qu'on puisse en plein jour attenter à la vie d'un homme, profaner son corps".

"Toutes les opérations de sécurisation actuellement à Bangui souffrent de l'absence de deux chainons manquants", les forces de police et de gendarmerie et la justice, a-t-il expliqué.

Selon M. Gaye, "il ne peut pas y avoir de sécurité s'il n'y a pas de justice, si les gens qui commettent ces exactions et ces violences ne font pas l'objet d'enquête, ne sont pas arrêtées, ne font pas l'objet d'un jugement juste et ne sont pas emprisonnées".

"Il est urgent qu'une chaîne pénale efficace soit constituée dans ce pays (...) S'il n'y a pas cette justice là, l'action de la Misca apparaîtra toujours incomplète", a-t-il souligné.

Il faut également "restaurer très rapidement les capacités de la police et de la gendarmerie".

"Les Nations unies veilleront à ce qu'il y ait un filtrage pour que les auteurs de violations des droits de l'Homme ne soient pas acceptés" dans les nouvelles forces de sécurité, selon le général.

Mercredi, devant des dizaines de témoins, des militaires ont lynché à mort un homme suspecté d'être un soldat rallié à l'ancienne rébellion Séléka, à l'issue d'une cérémonie officielle où la présidente Catherine Samba Panza avait célébré la renaissance d'une armée nationale.

alc-cl/mc/sba

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