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Un rapport accablant sur un gazoduc de TransCanada déterré après des années

Un rapport accablant sur un gazoduc de TransCanada déterré après des années

Une enquête de CBC a découvert l'existence d'un rapport que le régulateur fédéral a tu durant des années et qui dresse un portrait critique de la rupture d'un gazoduc sujet à problèmes de TransCanada.

Le 20 juillet 2009, la canalisation principale Peace River, dans le nord de l'Alberta, a explosé, projetant des flammes de 50 mètres dans les airs et rasant deux hectares d'un secteur boisé. Peu de gens ont su l'existence de la rupture, excepté les membres de la Première Nation des Dénés Tha', dont le territoire a été le théâtre de l'accident.

Dans un rapport préliminaire datant du début de 2011, l'Office national de l'énergie (ONÉ) a critiqué les inspections « inadéquates » et la gestion « inefficace » de TransCanada, qui exploitait le pipeline détenu par sa filiale NOVA Gas Transmission.

D'habitude, les rapports finaux sont publiés par les organismes de contrôle, qu'il s'agisse de l'ONÉ ou du Bureau de la sécurité des transports du Canada, mais ce rapport a été divulgué seulement le mois dernier, lorsque CBC en a fait la demande en vertu de la Loi d'accès à l'information.

L'ONÉ explique qu'il s'agit d'une « erreur administrative » et qu'un employé a quitté l'Office sans transmettre le document.

TransCanada n'avait pas répondu à la demande d'entrevue de CBC lundi soir.

Un problème connu

Le rapport révèle que la canalisation principale Peace River a un taux élevé de ruptures, soit six depuis les années 1970. Ce taux est cinq fois plus grand que le taux national mentionné dans un autre rapport datant de 2004.

Le pipeline souffrait d'un problème peu commun, des bactéries « qui peuvent causer une corrosion à des taux de croissance particulièrement élevés ». Le rapport fait remarquer que la bactérie était une menace connue et avait déjà causé une rupture en 2002.

La section de pipeline qui s'est rompue et a explosé en 2009 était corrodée à 95 %. En vertu des règles de TransCanada, l'entreprise doit physiquement inspecter un pipeline quand le taux de corrosion atteint 75 %, note le rapport. Celui-ci souligne que l'outil d'inspection interne n'a pas réussi à mesurer l'ampleur du problème. L'ONÉ indique que depuis l'incendie de 2009, TransCanada a changé ses critères d'inspection de la corrosion.

Pendant l'évaluation de Keystone XL

L'expert en politiques environnementales Nathan Lemphers demande si le projet d'oléoduc Keystone XL de TransCanada, qui faisait l'objet d'une analyse environnementale par les États-Unis au même moment, a eu une influence sur la non-divulgation du rapport sur le gazoduc Peace River.

Keystone XL, le projet de 7 milliards de dollars qui doit relier le pétrole des sables bitumineux de l'Alberta aux raffineries du Texas, vient de subir une deuxième analyse environnementale et fait l'objet d'une période de commentaires de 90 jours, avant qu'il ne soit soumis à la décision du président des États-Unis.

« C'est difficile de deviner des intentions », déclare M. Lemphers. « De l'extérieur, cela semble louche que ce rapport ait été tenu secret en raison d'une erreur administrative. S'il était sorti, il aurait assurément retenu l'attention de la population », dit-il.

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