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Birmanie: des journalistes arrêtés pour un article sur de possibles armes chimiques (journal)

Birmanie: des journalistes arrêtés pour un article sur de possibles armes chimiques (journal)

La Birmanie a interpellé plusieurs journalistes qui avaient publié un article accusant un complexe militaire de produire des armes chimiques, selon leur journal, des arrestations qui ont provoqué l'inquiétude d'un groupe de défense de la liberté de la presse.

Cinq journalistes, dont le directeur exécutif de Unity Weekly News, ont été arrêtés vendredi et samedi, selon leurs collègues.

"Les membres des familles ont été informés hier soir (lundi, ndlr) par les autorités qu'ils pouvaient leur rendre visite à la prison d'Insein" à Rangoun et qu'ils devaient engager des avocats, a précisé Aung Thura Ko Ko, l'un des rédacteurs en chef de la publication.

"Ils ont été inculpés en vertu de la loi sur les secrets d'Etat", a-t-il ajouté.

Selon le journal, les arrestations sont liées à un article publié en janvier qui accusait l'armée de faire fonctionner une usine d'armes chimiques à Pauk, dans la région centrale de Magway, en application d'instructions du généralissime Than Swhe, chef de l'ancienne junte.

Ni la police ni le porte-parole du gouvernement n'ont pu être joints.

Après près d'un demi-siècle au pouvoir, la junte s'était autodissoute en mars 2011, transférant ses pouvoirs à un gouvernement quasi civil qui a depuis multiplié les réformes, permettant la levée de presque toutes les sanctions occidentales.

La censure préalable a notamment été abolie, les quotidiens privés ont été autorisés, et des centaines de prisonniers politiques, dont des journalistes, ont été libérés.

L'armée, qui conserve un pouvoir important avec notamment un quart des sièges du parlement réservé aux militaires d'active, continue d'être accusée de violation des droits de l'Homme, notamment dans les zones habitées par les minorités.

Alors que des défenseurs des droits de l'Homme s'inquiètent de nouvelles menaces pesant sur la liberté de la presse, le Comité de protection des journalistes (CPJ) s'est inquiété mardi de ces nouveaux développements.

"Le fait que des journalistes puissent être inculpés pour avoir révélé des secrets d'Etat montre à quel point la Birmanie a besoin d'une sérieuse réforme judiciaire", a commenté Shawn Crispin, représentant de l'organisation en Asie du sud-est.

"Les questions de prolifération sont clé pour la couverture politique de la Birmanie et les journalistes ne devraient pas être menacés ou arrêtés pour avoir fait des reportages sur des sujets d'importance nationale et internationale", a-t-il ajouté.

En janvier 2013, la Birmanie avait nié utiliser des armes chimiques contre les rebelles de la minorité ethnique kachin lors de combats dans le nord du pays.

"Notre armée n'a jamais utilisé d'armes chimiques et nous n'avons pas l'intention d'en utiliser", avait alors déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Ye Htut.

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