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Afghanistan: consensus sur la sécurité lors du premier débat de la présidentielle

Afghanistan: consensus sur la sécurité lors du premier débat de la présidentielle

Cinq candidats à la présidentielle en Afghanistan ont participé mardi soir au premier débat télévisé de la campagne électorale, lors duquel ils se sont rejoints sur la nécessité de stabiliser au plus vite le pays menacé par des violences persistantes.

Ce tout premier débat télévisé de la campagne électorale, qui a démarré dimanche, était organisé à Kaboul par Tolo News, une chaîne d'informations en continu qui a contribué à moderniser considérablement le paysage audiovisuel afghan depuis la chute des talibans, en 2001.

Sur un plateau paré de rouge et de bleu, les couleurs de la chaîne, les cinq candidats, debout derrière des pupitres, ont répondu pendant deux heures aux questions d'un journaliste sur le thème de la sécurité, un des tout premiers sujets de préoccupation dans un pays aux prises avec une violente insurrection des fondamentalistes talibans.

Les candidats ont d'abord été interrogés sur l'opportunité de signer ou non un traité bilatéral de sécurité (BSA) entre Washington et Kaboul, qui ouvrirait la voie au maintien d'un contingent américain d'environ 10.000 hommes après le retrait de la force de l'Otan du pays, d'ici la fin 2014.

Sans grande surprise, les candidats se sont majoritairement prononcés en faveur de cet accord, dont le président afghan Hamid Karzaï, qui ne participe pas au scrutin, la constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat, a assorti la signature d'une série de conditions.

"Le BSA fait partie du partenariat stratégique (avec les Etats-Unis) et il est dans mon intention de le signer si je suis élu", a déclaré Zalmaï Rassoul, ancien ministre des Affaires étrangères.

Cet accord "mènera à une paix durable en Afghanistan", a-t-il avancé.

"Nous avons besoin des forces étrangères", a pour sa part estimé Qayum Karzaï, le frère aîné du président afghan, en plaidant également pour la signature de cet accord, qui permettrait aux fragiles forces de sécurité afghanes de continuer à bénéficier d'un soutien militaire après le départ de l'Otan.

Le débat a ensuite porté sur le processus de paix en Afghanistan, actuellement dans l'impasse, et sur le rôle que les candidats souhaiteraient réserver aux rebelles talibans.

Sur ce thème également, les cinq adversaires ont présenté une approche globalement similaire, en se disant ouverts à des négociations avec les talibans, tout en prônant la fermeté face aux attaques des insurgés.

"Les deux parties doivent faire preuve d'ouverture", a dit Ashraf Ghani, expliquant qu'une frange de l'insurrection, recrutée parmi les plus pauvres, avait vocation à rejoindre le processus politique.

"Ceux qui accepteront la Constitution seront les bienvenus", a renchéri M. Rassoul. "Mais ceux qui brûlent nos écoles, nos mosquées, décapitent nos soldats, ceux-là, nous les combattrons".

Le format de l'émission - des questions-réponses entre les candidats et le journaliste - n'offrant guère d'interactions entre les cinq prétendants à la présidence afghane, le débat n'a pas révélé de clivages francs entre ces derniers.

Tout juste se sont-ils différenciés sur les réformes institutionnelles qu'ils souhaiteraient mettre en oeuvre dans le pays.

"Je voudrais que le régime présidentiel évolue vers un régime parlementaire", gage de plus de "transparence", a ainsi déclaré Abdullah Abdullah, arrivé en deuxième position lors du second tour de la présidentielle en 2009, quand M. Rassoul a défendu, lui, le maintien en l'état des institutions.

Plusieurs autres débats télévisés doivent être organisés d'ici le premier tour de la présidentielle, prévu le 5 avril prochain. Au total, onze candidats sont en lice pour succéder au président Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la fin du régime des talibans.

La course à la présidence afghane fait figure de test pour la stabilité et l'avenir du pays, et plus globalement pour 12 ans d'intervention occidentale et les dizaines de milliards de dollars d'aide internationale investis en Afghanistan depuis 2001.

eg-emh/plh

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