Des centaines de policiers barraient lundi l'accès au palais de justice de Kayseri (centre), où doit débuter dans la matinée le procès de huit personnes, dont quatre policiers, accusés du meurtre d'un manifestant pendant la fronde antigouvernementale de juin dernier.
Les unités antiémeute de la sûreté turque ont érigé de hautes barricades mobiles dans toutes les rues qui mènent au tribunal et n'ont laissé passer qu'au compte-gouttes les proches de la victime et les journalistes venus assister à la première audience.
Le gouverneur de la province de Kayseri a formellement interdit toute manifestation en ville dans la journée pour "raisons de sécurité" et la police a intercepté à l'extérieur de la ville depuis dimanche soir plusieurs bus d'étudiants ou de manifestants, a-t-on appris auprès des associations qui ont appelé à manifester.
Une cinquantaine d'entre eux est toutefois parvenue à se rassembler à bonne distance du palais du justice. "Nous sommes ici pour défendre la mémoire d'Ali Ismail, tué pour rien", a confié à l'AFP l'un d'eux, Ahmet, qui a préféré taire son nom.
Le 2 juin 2013, Ali Ismail Korkmaz, 19 ans, a été roué de coups par un groupe de plusieurs individus, dont des policiers en civil, alors qu'il tentait d'échapper à une charge de la police lors d'une manifestation anti-Erdogan à Eskisehir (ouest).
Victime d'une hémorragie cérébrale, le jeune étudiant a succombé à ses blessures le 10 juillet après 38 jours de coma.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a sévèrement réprimé la fronde antigouvernementale qui a fait vaciller son pouvoir pendant les trois premières semaines de juin 2013, s'attirant de nombreuses critiques en Turquie et à l'étranger.
Selon l'association des médecins de Turquie, 6 personnes ont été tuées et plus de 8.000 blessées pendant ces manifestations. La police a procédé à des milliers d'arrestations.
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