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Un avocat et un journaliste accusés d'avoir diffamé le Premier ministre irakien

Un avocat et un journaliste accusés d'avoir diffamé le Premier ministre irakien

Des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre d'un avocat et d'un journaliste, accusés d'avoir diffamé le Premier ministre irakien, a-t-on appris dimanche auprès de l'homme de loi et d'un observatoire des médias.

Les mandats ont été délivrés contre Mounir Haddad et Sarmad al-Taie en janvier pour avoir critiqué Nouri al-Maliki, en vertu d'un article du Code pénal qui interdit de diffamer ou d'insulter des employés du gouvernement.

M. Taie, qui écrit une rubrique pour le journal al-Mada et est régulièrement invité à la télévision, est le premier journaliste à être visé par un mandat d'arrêt depuis l'invasion américaine en 2003, selon Ziad al-Ajili, le directeur de l'Observatoire de la liberté de la presse, basé à Bagdad.

"Le gouvernement a porté plainte contre Sarmad al-Taie pour une opinion exprimée à la télévision", a précisé M. Ajili à l'AFP. "Nous sommes loin des standards internationaux de la liberté d'opinion et d'expression", a-t-il dénoncé.

Le porte-parole de Nouri al-Maliki, Ali Moussaoui, s'est refusé à confirmer la plainte.

De son côté, Mounir Haddad, le juge qui a condamné l'ancien dictateur Saddam Hussein à mort en 2006, s'est présenté de lui-même à la justice la semaine dernière après avoir eu connaissance du mandat d'arrêt. Il a été relâché sous caution.

"C'est Nouri al-Maliki qui a porté plainte contre moi en m'accusant de diffamation", a affirmé à l'AFP M. Haddad, désormais avocat.

"Je ne l'ai pas attaqué, j'ai seulement fait usage de ma liberté d'expression en critiquant les résultats du gouvernement (...) Je ne suis pas contre le Premier ministre, je ne suis pas son concurrent. Je n'appartient pas à un camp politique, je ne veux pas le remplacer, et je ne veux pas entrer au gouvernement", a-t-il ajouté, sans plus de détails.

M. Mouassaoui a refusé de dire si le Premier ministre était à l'origine de la plainte, mais a affirmé que M. Maliki était "comme tout autre citoyen. Il se présente devant les tribunaux pour défendre ses droits. Quel est le problème?"

L'Irak est régulièrement critiqué pour la dégradation de la liberté de la presse. Il figure en première place sur la liste de l'indice de l'impunité du Comité de protection des journalistes (CPJ), une ONG basée à New York, qui comptabilise les meurtres impunis de journalistes.

ak/psr/cbo/cco

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