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En pleine saison des Oscars, sa fille adoptive accuse Woody Allen d'agression sexuelle

En pleine saison des Oscars, sa fille adoptive accuse Woody Allen d'agression sexuelle

En pleine saison des Oscars, la fille adoptive de Woody Allen vient de l'accuser d'agression sexuelle quand elle était enfant, brisant son silence sur des allégations vieilles de 20 ans que le réalisateur a toujours démenties.

Dylan Farrow, 28 ans, a vidé son sac dans une lettre ouverte sur un blog du New York Times, expliquant en substance qu'elle n'avait pas supporté le Golden Globe récemment décerné à Woody Allen pour l'ensemble de son oeuvre, ni ses dernières nominations aux Oscars. "Cette fois j'ai décidé de ne pas m'effondrer", a-t-elle écrit.

"Quand j'avais sept ans, Woody Allen m'a prise par la main, et m'a conduite dans un petit grenier mal éclairé au 2e étage de notre maison. Il m'a dit de m'allonger sur le ventre et de jouer avec le train électrique de mon frère. Et il m'a agressée sexuellement", affirme la jeune femme dans cette lettre ouverte publiée samedi soir.

"Il me parlait en le faisant, me murmurant que j'étais une gentille petite fille, que c'était notre secret, me promettant que nous irions à Paris et que je serais une star de cinéma", a ajouté la jeune femme, aujourd'hui mariée, qui vit sous un autre nom en Floride.

"Aussi loin que je me souvienne, mon père m'a fait des choses que je n'aimais pas", ajoute-t-elle.

L'entourage de Woody Allen, qui a assisté samedi soir à New York à un match de basket des Knicks, n'a pas réagi.

Dylan Farrow avait été adoptée par Mia Farrow et le réalisateur quand ils formaient un couple dans les années 80.

Ces allégations avaient une première fois fait surface en 1992, quand l'actrice et le réalisateur étaient engagés dans une bataille judiciaire sans merci pour la garde de leurs trois enfants.

Mia Farrow avait auparavant découvert qu'Allen avait une liaison avec une autre de ses filles adoptives, Soon-Yi Previn, alors âgée de 19 ans, que l'actrice avait adoptée lors d'un précédent mariage.

Une enquête sur ces accusations avait alors été ouverte dans le Connecticut (où vivait la famille près de New York). Un procureur avait estimé qu'il y avait des "raisons suffisantes" pour poursuivre Woody Allen, mais avait renoncé à le faire, jugeant la petite fille trop "fragile", une décision qui avait fait couler beaucoup d'encre.

A l'époque, le réalisateur avait vigoureusement nié avoir agressé l'enfant. Il avait accusé Mia Farrow d'avoir manipulé "honteusement des enfants innocents".

En 1994, un tribunal new-yorkais lui avait refusé un droit de visite pour Dylan, qui apparemment refusait de le voir.

Ces accusations ont refait surface le mois dernier à l'occasion du Golden Globe attribué à Woody Allen.

"J'ai manqué l'hommage à Woody Allen. Est-ce qu'ils ont mentionné la partie où une femme confirme publiquement qu'il l'a agressée à 7 ans, avant ou après Annie Hall?", a écrit sur Twitter Ronan Farrow, 26 ans, le fils biologique du réalisateur et de Mia Farrow, qui est fâché avec son père.

L'affaire Dylan a terni son image, mais Woody Allen, 78 ans, a poursuivi une carrière qui s'étale sur 50 ans, avec plus de 40 films, 24 nominations aux Oscars, 4 Oscars, et de nombreux autres prix.

Son dernier film, "Blue Jasmine", a notamment reçu le mois dernier trois nominations aux Oscars.

Il a épousé Soon-Yi en 1997, et le couple a adopté deux petites filles.

"Woody Allen n'a jamais été condamné pour aucun crime, et qu'il ait échappé à ce qu'il m'a fait m'a hantée toute ma jeunesse", ajoute sa fille adoptive, qui accuse Hollywood d'avoir fermé les yeux.

"Mon tourment a été aggravé par Hollywood", accuse-t-elle.

"Tout le monde, à part quelques-uns (mes héros) a fermé les yeux".

"Woody Allen est l'exemple vivant de la façon dont notre société néglige les survivants d'agression et d'abus sexuels", écrit-elle encore.

Au journaliste qui a publié sa lettre ouverte sur son blog, elle a expliqué qu'elle avait décidé de briser son silence pour rétablir les faits et donner du courage aux victimes. "Si je ne parle pas, je le regretterai sur mon lit de mort".

bd/bdx

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