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Réunion à Addis Abeba pour financer la force africaine en Centrafrique

Réunion à Addis Abeba pour financer la force africaine en Centrafrique

Les dirigeants africains, réunis samedi à Addis Abeba, ont promis 315 millions de dollars (233 millions d'euros) en faveur de leur force militaire en Centrafrique, pays déchiré par des violences meurtrières dont ils craignent qu'elles ne déstabilisent la région.

Ces promesses sont bien en-deçà des 410 millions de dollars (303 millions d'euros) jugés nécessaires par l'Union africaine (UA) pour financer pendant une année supplémentaire la force africaine en Centrafrique, la Misca.

132 millions de dollars (97 millions d'euros) de cette somme sont de nouvelles promesses enregistrées samedi lors de la réuion de l'UA à Addis Abeba destinée à lever des fonds en faveur de la Misca.

Au total, les 10 pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) ont promis à eux seuls 100 millions de dollars (73,9 millions d'euros), selon le président du Congo, Denis Sassou Nguesso.

"Ces cent millions de dollars serviront à soutenir les efforts de la Misca et à assister le gouvernement de la RCA (République centrafricaine) dans le processus de relance de fonctionnement de l'Etat. Il nous faut absolument stabiliser ce pays pour démontrer les capacités du continent à relever ses défis", a-t-il affirmé, s'exprimant au nom de la CEEAC.

A l'issue de la réunion, le Premier Ministre centrafricain André Nzapayéké a déclaré: "On aurait voulu aller au-delà des 400 millions de dollars, bien sûr. Mais nous sommes conscients que certains pays traversent une crise (...) L'engagement pour la République centrafricaine démontre une forte, une très forte mobilisation".

"A l'évidence, l'effondrement de la loi et de l'ordre est une menace pour l'existence même de la Centrafrique (et) il peut avoir de graves conséquences sur la sécurité et la stabilité régionales", a déclaré le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smail Chergui.

"La situation sécuritaire est extrêmement inquiétante, avec la poursuite d'attaques contre des civils qui, à leur tour, accroissent les tensions religieuses et intercommunautaires", a-t-il ajouté.

Cette réunion se tient dans la foulée d'un sommet de l'UA, jeudi et vendredi au siège de l'organisation dans la capitale éthiopienne, qui a appelé à une résolution urgente de la crise centrafricaine durant depuis 10 mois.

La présence de la force de l'UA, la Misca, qui compte actuellement 5.500 hommes, est cruciale pour empêcher la Centrafrique de "sombrer dans un effondrement total", a souligné le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, en s'engageant à verser 500.000 dollars (370.000 euros).

Le président sud-africain Jacob Zuma, face à "l'actuelle escalade de la violence", a promis un million de dollars (739.000 euros).

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis mars 2013, lorsqu'une rébellion à majorité musulmane, la Séléka, avait renversé le président François Bozizé, déclenchant une spirale de violences intercommunautaires qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans ce pays de 4,6 millions d'habitants à majorité chrétienne.

Malgré le déploiement de la Misca, soutenue depuis début décembre par 1.600 soldats français, la Centrafrique a connu ces derniers jours un regain de violences.

A Bangui seule, La Croix-Rouge a déclaré vendredi avoir ramassé "30 tués et 60 blessés" en trois jours. Les violences touchent de vastes portions du pays.

"Nous vous appelons tous, en urgence, à fournir à la Misca le soutien nécessaire" pour "empêcher de nouvelles atrocités", a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU Jan Eliasson.

L'Union européenne a promis près de 200 millions d'euros pour la sécurité et l'organisation d'hypothétiques élections d'ici l'année prochaine.

Elle a aussi décidé de dépêcher 500 hommes dans ce pays grand comme une fois et demi la France.

"Nous seront jugés et évalués sur nos efforts pour protéger le peuple de la République centrafricaine. Nous ne devons pas le laisser tomber (... ) Nous ne pouvons permettre qu'une nouvelle tragédie de grande ampleur se déroule en Afrique", a ajouté M. Eliasson.

La nouvelle présidente de transition de la Centrafrique, Catherine Samba Panza, a réclamé des renforts pour mettre un terme aux violences. L'ONU estime à 10.000 le nombre de soldats nécessaires pour stabiliser la Centrafrique.

Mais aucune annonce de troupes supplémentaires n'est prévue à Addis Abeba, selon des diplomates.

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