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Occident et Russie s'accusent de forcer la main à l'Ukraine

Occident et Russie s'accusent de forcer la main à l'Ukraine

Occidentaux et Russes se sont mutuellement accusés samedi de chercher à forcer la main à l'Ukraine, où, selon le secrétaire d'État américain John Kerry, États-Unis et Union européenne sont aux côtés du peuple dans son combat pour une démocratie plus forte.

Lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, le chef de la diplomatie américaine a estimé que le peuple ukrainien « lutte pour le droit de s'associer avec des partenaires qui l'aideront à concrétiser ses aspirations - et il a décidé que cela signifie que son avenir ne repose pas sur un seul pays, et certainement pas sous la contrainte ».

« Les États-Unis et l'Union européenne se tiennent aux côtés du peuple ukrainien dans ce combat », a-t-il dit aussi.

« Nulle part la lutte pour un avenir démocratique et européen n'est plus importante aujourd'hui qu'en Ukraine », a assuré le secrétaire d'État.

Mais son homologue russe Sergueï Lavrov, en minorité à Munich face aux partisans d'un rapprochement de l'Ukraine et de l'Europe, a riposté en accusant à son tour l'Occident de forcer la main à Kiev.

Selon lui, un « choix politique a été préétabli pour l'Ukraine » lorsque l'OTAN a proposé à Kiev d'adhérer à l'organisation en 2008. L'Ukraine a décliné l'offre, mais coopère avec l'OTAN à certaines missions de paix internationales, comme c'est le cas en Afghanistan.

« Là, un choix est en train d'être imposé », a dit Lavrov en accusant certains responsables de l'Union européenne de fomenter des manifestations hostiles au président ukrainien Viktor Ianoukovitch, lesquelles sont emmenées selon lui par des personnes qui « envahissent et occupent des bâtiments gouvernementaux, attaquent les policiers et scandent des slogans racistes, antisémites et nazis ».

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé en marge de la conférence que « la situation ukrainienne donne des signes inquiétants de dégradation ».

L'opposition fait du lobbying à Munich

« La France condamne les actes inacceptables dont est victime la population civile ainsi que les appels gouvernementaux à mettre en place l'état d'urgence. Nous demandons l'arrêt immédiat des violences », a-t-il précisé dans un communiqué.

Laurent Fabius a rencontré son homologue ukrainien Leonid Kojara et deux chefs de l'opposition, Vitali Klitschko et Arseni Iatseniouk.

Dans les coulisses de la conférence, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk, le député Petro Porochenko ou la vedette de la musique pop Rouslana Lijitchko n'ont pas ménagé leurs efforts pour rallier des soutiens à leur cause.

Avant leur rencontre prévue avec John Kerry et après leurs entretiens avec des responsables européens comme Laurent Fabius, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier ou la porte-parole de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, ils ont organisé une petite manifestation dans les rues de la capitale bavaroise.

« Nous cherchons des soutiens pour l'Ukraine, des soutiens à un mouvement pacifique et démocratique parce que tout le monde veut que l'Ukraine soit un pays européen moderne, ce qui est notre objectif principal », a dit Vitali Klitschko aux journalistes.

Les manifestants de Kiev disent « assez, assez attendu, assez de corruption, assez de vivre sans État de droit », a-t-il continué.

Les opposants ukrainiens manifestent depuis novembre contre la décision du président Ianoukovitch de renoncer à signer un accord de partenariat avec l'Union européenne et de privilégier un rapprochement avec Moscou.

Le chef de l'État, qui est malade et observe du repos, a accepté cette semaine la démission du gouvernement de Mikola Azarov et exonéré de poursuites les manifestants pacifiques.

Lors d'une visite à Berlin où il avait rencontré son homologue allemand Steinmeier, John Kerry a toutefois estimé que les concessions offertes par le président « n'ont pas atteint un niveau suffisant ».

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