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Centrafrique: pourparlers à Sibut entre ex-Séléka et force africaine

Centrafrique: pourparlers à Sibut entre ex-Séléka et force africaine

Des pourparlers étaient en cours samedi à Sibut entre la Force africaine, appuyée par des soldats français, et d'ex-rébelles de la Séléka qui ont pris le contrôle de cette ville clé au nord de Bangui et fragilisent le nouveau pouvoir centrafricain.

La présidente Catherine Samba Panza a accusé vendredi les ex-rebelles présents à Sibut de vouloir la "déstabiliser", 10 jours seulement après qu'elle eut succédé à Michel Djotodia, arrivé au pouvoir à Bangui en mars 2013 à la tête de la Séléka mais forcé à démissionner début janvier pour ne pas avoir pu empêcher son pays de sombrer dans le chaos.

Selon un habitant de Sibut, verrou à 180 km au nord de Bangui sur l'axe menant vers le nord de la Centrafrique, les ex-Séléka ont quitté l'une de leurs positions au profit de troupes de la Misca, la force de l'Union africaine, entrées sans affrontement dans la ville, et sont désormais installés dans la mairie.

Des pourparlers étaient en cours samedi matin entre Misca et combattants arrivés en force à Sibut en début de semaine, selon cette source. Interrogé par l'AFP, un notable de la ville a confirmé la tenue de ces négociations.

"Nous voulons la paix, nous sommes centrafricains. Le passé est le passé. Nous sommes prêts à déposer les armes, mais ça dépend des conditions", a déclaré de son côté à l'AFP le colonel Séléka Abdelkader Djelani, qui fait partie des combattants Séléka de Sibut.

Des forces de la Misca, appuyées par des éléments français de l'opération Sangaris lancée début décembre, sont déployées depuis vendredi aux abords de Sibut pour trouver une réponse à ce nouveau défi à leur mission de pacification.

La présidente Samba Panza soutenue par la communauté internationale a dénoncé vendredi soir "l'irruption de groupes armés appartenant à l'ex-Séléka à Sibut avec des velléités de sécession", malgré les appels à la paix et à la réconciliation du nouveau gouvernement.

En décembre, un ancien proche de Michel Djotodia, Abakar Sabone, avait défrayé la chronique en proposant une partition du pays, en proie à des violences intercommunautaires sans précédent.

Ses propos avaient immédiatement été condamnés par M. Djotodia, ce qui n'a pas empêché M. Sabone de créer à Birao, dans le nord, un "Mouvement pour l'indépendance du nord-est de la Centrafrique" (Minca).

La Centrafrique est chrétienne à 80% mais compte une minorité musulmane à laquelle appartiennent la plupart des membres de l'ex-Séléka, venus du nord.

Après le départ de l'ancien président Djotodia, la plupart des combattants Séléka ont été évacués des divers camps qu'ils occupaient dans Bangui et regroupés au camp "RDOT", à la sortie nord de la capitale.

Toutefois nombre d'entre eux ont préféré fuir avec armes et bagages, sillonnant désormais les routes de province sans aucun contrôle.

S'ils sont environ de 1.500 à 2.000 à Bangui, il est très difficile de déterminer le nombre d'hommes en armes en province, et dont la tendance est désormais au regroupement, comme le souligne le directeur des urgences de l'ONG Human Rights Watch, Peter Bouckaert.

Plusieurs villes du pays ont été désertées par leurs habitants suite à des violences, comme Bocaranga, dans le nord-ouest.

La capitale aussi a connu un regain de violences ces derniers jours.

La Croix-rouge a déclaré vendredi avoir ramassé "30 tués et 60 blessés" en trois jours dans les rues de Bangui, s'inquiétant d'un "niveau de violences sans précédent" depuis début janvier.

Devant la dégradation de la situation malgré la présence de 1.600 soldats français et de 5.500 militaires africains en Centrafrique, les dirigeants africains et des représentants de la communauté internationale sont réunis samedi à Addis Abeba pour lever des fonds en faveur de la Misca.

Cette réunion se tient dans la foulée d'un sommet de l'Union africaine qui a appelé à une résolution urgente de la crise.

"La situation sécuritaire est extrêmement inquiétante, avec la poursuite d'attaques contre des civils qui, à leur tour, accroissent les tensions religieuses et intercommunautaires", a déclaré le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smail Chergui samedi.

"L'effondrement de la loi et de l'ordre est une menace pour l'existence même de la Centrafrique", a-t-il ajouté.

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