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Américains et Européens veulent mieux coopérer face aux crises

Américains et Européens veulent mieux coopérer face aux crises

Les Etats-Unis et les Européens ont appelé samedi à un renforcement de la coopération transatlantique, jugée indispensable pour faire face à la multiplication des crises, de l'Ukraine à la Syrie, qu'"aucun pays ne peut résoudre seul".

A l'heure où le pivot stratégique engagé par Washington vers l'Asie fait craindre un délaissement de l'Europe, le secrétaire d'Etat John Kerry et son homologue de la Défense Chuck Hagel sont venus samedi à la Conférence de Munich sur la sécurité avec un message: la prospérité et la sécurité de l'Occident sont "indivisibles".

Alors que les budgets de défense reculent des deux côtés de l'Atlantique, la modernisation des appareils militaires chinois et russe menacent "notre avancée technologique et nos partenariats de défense dans le monde" selon le chef du Pentagone.

Face à des foyers de crise de plus en plus nombreux, "l'Amérique a besoin d'une Europe forte et l'Europe a besoin d'une Amérique qui s'engage", a constaté le chef de la diplomatie américaine, évoquant le besoin d'une "renaissance transatlantique".

"Cela signifie qu'un repli sur soi n'est une option pour aucun d'entre nous. Quand nous montrons ensemble la voie, d'autres nous rejoignent. Mais si nous ne le faisons pas, il faut bien constater que peu d'autres sont prêts à le faire", a expliqué l'hyperactif chef de la diplomatie américaine.

Cette coopération entre Européens et Américains a un effet d'entraînement et porte ses fruits, qu'il s'agisse de l'élimination des armes chimiques du régime syrien ou des négociations avec l'Iran pour geler son programme nucléaire controversé, plaide-t-on des deux côtés de l'Atlantique.

Les responsables américains se sont donc gardés de réitérer à Munich les critiques, parfois vives, sur l'incapacité des Européens à renforcer leurs capacités de défense, notamment au sein de l'Otan, depuis le début de la crise économique.

Pour la première fois depuis cinq ans, un sommet européen a été partiellement consacré, en décembre, à la défense.

"Nous préférons nettement les solutions diplomatiques, mais nos pays sont prêts à utiliser la force militaire si nécessaire. Dans la défense, nous savons que nous devons faire plus avec moins", a assuré samedi le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.

Il a cité en exemple la France qui, malgré les contraintes budgétaires, a lancé en 2013 deux opérations africaines, au Mali et en Centrafrique.

Des opérations soutenues, notamment sur le plan logistique, par Washington, dont le rôle en Afrique est jugé "indispensable" par le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian.

L'Union européenne y prend timidement part en participant à la formation des forces maliennes et en envisageant d'envoyer 500 militaires en Centrafrique.

Critiquée depuis des années pour sa réticence à s'engager, l'Allemagne semble également évoluer. Son président Joachim Gauck a marqué les esprits vendredi à Munich en appelant son pays à s'impliquer "plus rapidement, avec plus de détermination et de manière plus substantielle" sur la scène géopolitique.

Près de 70 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, le chef d'Etat a appelé les Allemands à ne plus avoir peur de l'image de leur pays, "qui a su devenir meilleur".

La France cherche à encourager cette évolution. Le président François Hollande a récemment plaidé pour "un couple franco-allemand qui puisse agir pour l'Europe de la défense".

Les Etats-Unis également, Chuck Hagel ayant salué samedi "la volonté de l'Allemagne de contribuer aux missions internationales en Afrique".

La nouvelle ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, lui a assuré que l'Allemagne et les pays européens étaient "prêts à assumer leur juste part du fardeau" de la sécurité transatlantique.

Mais, dans les faits, "le fossé entre les Etats-Unis et l'Europe ne cesse de se creuser en terme de capacités militaires", a fait remarquer Frank Mattern, un expert intervenant à Munich. "Et la situation s'aggrave", les Européens ne consacrant plus que 1,2% de leur budget de défense en Recherche et développement.

mra-jri/bir

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