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Zone euro: chômage toujours élevé et inflation ralentie jettent une ombre sur la reprise

Zone euro: chômage toujours élevé et inflation ralentie jettent une ombre sur la reprise

Le chômage est resté inchangé en décembre dans la zone euro à 12%, un niveau élevé qui s'ajoute à un nouveau ralentissement de l'inflation, ce qui accroît la pression sur la Banque centrale européenne pour relancer l'économie, estiment les analystes.

En décembre, la zone euro comptait 19,01 millions de chômeurs, soit 129.000 de moins qu'en novembre, selon les chiffres communiqués vendredi par l'office européen de statistiques Eurostat. En un an, en revanche, le nombre de chômeurs de la zone euro s'est accru de 130.000 personnes.

Le taux de chômage est resté stable à 12,0%, Eurostat ayant révisé à la baisse son taux de novembre, d'abord annoncé à 12,1%. C'est un peu mieux que ce qu'attendaient les économistes, mais "le chômage reste très proche de son record", souligne Jonathan Loynes, de Capital Economics.

Parmi les notes d'espoir, on observe que la diminution du nombre de chômeurs sur un mois "est la plus importante depuis avril 2007", souligne Howard Archer, d'IHS Global Insight.

Le chômage des jeunes a lui aussi diminué: ils étaient 23.000 de moins à chercher un emploi dans la zone euro en décembre par rapport à novembre et le taux de chômage des moins de 25 ans a reculé à 23,8% en décembre contre 24,0% le mois précédent.

Le chômage des jeunes a notamment diminué en Espagne tout en restant exceptionnellement élevé, passant de 55,2% à 54,3% en un mois. En Grèce, les chiffres datant du mois d'octobre ne disent pas si la tendance y est la même à la fin de l'année. En octobre en tout cas, le taux de chômage des jeunes a fortement augmenté à 59,2% contre 56,8% en septembre.

Jonathan Loynes, de Capital Economics, observe aussi des diminutions du chômage dans certains pays périphériques de la zone euro. Sur un an, les baisses les plus marquées ont été observées en Irlande (de 14,0% à 12,1%) et au Portugal (de 17,3% à 15,4%). Une tendance qui peut aussi être liée au solde migratoire dans ces pays qui ont dû mettre en place de douloureux programmes d'austérité en échange de l'aide financière internationale.

Malgré ces signes encourageants, "le chômage reste très proche de son record", souligne Jonathan Loynes. Pour Howard Archer, il se situe toujours à un niveau "préjudiciable".

Le commissaire européen chargé des Affaires sociales, Laszlo Andor, reconnaît que le taux de chômage est "inacceptable". Et même s'il baisse dans les prochains mois, il "ne sera pas suffisant en soi pour faire diminuer le risque de pauvreté" en Europe, met-il en garde.

Associé à une reprise fragile dans la zone euro, ce chômage élevé risque de maintenir une pression à la baisse sur les salaires. Tout cela s'ajoute à une inflation qui continue de ralentir, ce qui ravive les craintes de déflation, un phénomène marqué par une spirale à la baisse des prix et des salaires et une atonie de l'activité économique.

Selon la première estimation publiée vendredi par Eurostat pour le mois de janvier, l'inflation est passée à 0,7% contre 0,8% en décembre et 0,9% en novembre.

Même si ce chiffre doit beaucoup à la baisse des prix de l'énergie, très volatils, l'inflation reste à un niveau très bas par rapport à l'objectif de moyen terme fixé par la Banque centrale européenne, soit légèrement en-dessous de 2%.

Cela "prouve une fois de plus qu'il est trop tôt pour écarter les risques de déflation dans la région, ce qui continuera de donner la migraine à la BCE avant sa prochaine réunion" le 6 février, avertit Tom Rogers, d'Ernst & Young.

La dernière fois que l'inflation est tombée à 7%, en octobre, la BCE a réagi en ramenant par surprise son principal taux directeur à 0,25% au lieu de 0,50%, rappelle Martin Van Vliet, d'ING.

Elle ne devrait cependant pas agir sur les taux dès le 6 février, anticipent les analystes, d'autant que des signes récents montrent une reprise de la confiance des entreprises et des consommateurs.

Mais "la pression est très forte sur Mario Draghi pour qu'il agisse" si la situation se prolonge, selon Jonathan Loynes. Pour Howard Archer, une nouvelle baisse du taux directeur de la BCE à 0,10 ou 0,15% "est de plus en plus probable".

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