Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Syrie: ultime séance de pourparlers de Genève avant une pause

Syrie: ultime séance de pourparlers de Genève avant une pause

Représentants de l'opposition et du gouvernement syriens, d'accord sur pratiquement rien après dix jours de Conférence Genève II, se sont retrouvés vendredi matin avec le médiateur des Nations unies pour une dernière séance de pourparlers avant une pause.

"Le bilan est chétif à en faire peur", écrit le journal suisse Le Temps dans un éditorial alors que les bélligérants sont en guerre depuis près de trois ans.

"Cette proximité de circonstance et les multiples séances de discussions n'ont remédié en rien au fossé béant qui sépare autant qu'au premier jour les deux délégations", souligne le journal.

Il déplore qu'aucune des "mesures de confiance" que demandait le médiateur Lakhdar Brahimi dans le domaine humanitaire n'ait abouti, pas même celle qui semblait la plus simple, un ravitaillement des assiégés de la vieille de Homs ou, comme l'a proposé le régime, une évacuation des femmes et des enfants.

"Genève II a ressemblé à un exercice obligé, où chacun ne reste à table que parce qu'il sait que le premier à la quitter endossera l'échec de la conférence", estime Le Temps, qui affirme cependant que "l'opposition a relativement bien joué sa carte.

Elle a gagné en légitimité (...) et en crédibilité en projetant l'image d'une unité qui lui avait jusque là fait défaut".

Une remarque que partage un diplomate occidental qui a suivi de près les pourparlers: "l'opposition sort plutôt confortée, vous remarquerez qu'il n'y a eu pendant la Conférence plus aucune déclaration négative contre la délégation de la part de certains groupes armés en Syrie", qui ne sont pas des islamistes radicaux, souligne ce diplomate sous couvert d'anonymat. Il y a même eu de nombreux messages discrets de soutien venant de l'intérieur du pays, assure-t-il.

La délégation gouvernementale dénie toujours quant à elle une légitimité à la Coalition de l'opposition présidée par Ahmad Jarba. "La partie de l'autre côté de la table doit être représentative des Syriens (....) Cela a été une erreur de la part des Nations unies d'inviter les représentants de cette fraction de l'opposition et d'ignorer les autres; Elle doit être rectifiée d'ici au prochain round", estime Hussam Ala, vice-ministre des Affaires étrangères, dans un entretien avec Le Temps.

Il réclame la venue de ce que Damas appelle "l'opposition interne", des personnalités non engagées dans la lutte armée.

Le vice-ministre assure également que l'élection présidentielle qui doit se tenir d'ici l'été "aura lieu comme prévu et le président Bachar al-Assad sera candidat".

L'opposition s'en tient quant à elle à la déclaration adoptéee en juin 2012 par les grandes puissances à Genève I qui prévoit la mise en place d'une "autorité gouvernementale de transition dotée des pleins pouvoirs", qui implique pour le retrait du président Assad.

"Sans un clair consensus international pour faire pression sur le régime d'Assad, y compris les Russes, et si nécessaire la mise en place d'une coalition pour appliquer cette pression, nous n'allons pas voir beaucoup de changement de la part du régime", a déclaré à l'AFP Salman Shaikh Directeur du Brookings Institute de Doha, qui ne s'attend à aucun grand progrès que la prochaine "session dure une semaine ou un an".

Quelques 250 Syriens partisans du régime ont manifesté vendredi devant l'ONU à Genève, brandissant des drapeaux syriens et des photos d'Assad en criant en anglais "nous aimons Bachar, nous voulons Bachar".

M. Brahimi lors de son point de presse jeudi a déploré une nouvelle fois qu'il n'y ait pas "réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs".

Ce premier round de pourparlers, initiés sous la pression des Américains, alliés de l'opposition, et des Russes, se termine vendredi.

Le médiateur Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion visera à tirer des "leçons" et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.

Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.

Entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4 février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l'opposition, précisant que c'était en réponse à une invitation russe.

L'opposition a également indiqué qu'il se rendra samedi à Munich à la Conférence sur la sécurité qui réunit le gratin de la défense et de la diplomatie internationales.

pjt-kam-rm/pt

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.