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Pas en avant du Sommet de l'UA vers la mise sur pied de la Force africaine de réaction rapide

Pas en avant du Sommet de l'UA vers la mise sur pied de la Force africaine de réaction rapide

Une dizaine de pays ont promis de fournir des troupes à la future Force africaine de formation rapide, dont les crises en Centrafrique et au Soudan du Sud ont souligné l'urgente nécessité, a annoncé vendredi le président de l'Union africaine (UA).

"Une dizaine d'États vont mettre à disposition des forces pour organiser des opérations ponctuelles sur des sites, en Afrique, après décision prise par le Conseil de paix et sécurité" de l'UA, a déclaré, à la clôture d'un sommet de deux jours à Addis Abeba, le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

"L'engagement restera donc toujours dans le cadre de l'Union africaine", a ajouté le président mauritanien, qui a pris jeudi la présidence tournante de l'organisation panafricaine.

La création de cette Force africaine de réaction rapide avait été décidée lors du précédent sommet en mai et l'urgence de sa mise sur pied rappelée lors du Sommet de Paris sur la sécurité en Afrique en décembre.

Parmi la dizaine de pays s'étant engagés à fournir des troupes, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma a cité l'Ouganda, la Tanzanie, l'Ethiopie, la Mauritanie, l'Algérie, l'Angola, l'Afrique du Sud, la Guinée et le Tchad. Aucune précision n'a été donné sur un calendrier ou l'ampleur des effectifs.

Ce sommet de l'UA avait initialement pour thème "agriculture et sécurité alimentaire", mais les crises en Centrafrique et au Soudan du Sud se sont imposées.

Samedi, représentants africains et de la communauté internationale se réuniront à Addis Abeba pour lever des fonds et moyens en faveur de la Force africaine en Centrafrique (Misca), où quelque 5.500 hommes sont déployés au côté de la Force française Sangaris.

Selon le président guinéen Alpha Condé, l'Algérie a promis des avions de transport et l'UA fait pression sur l'Angola et l'Afrique du Sud pour qu'elles suivent son exemple. L'Union européenne, qui doit déployer 500 hommes sur le terrain, a annoncé 45 millions d'euros supplémentaires d'aide, dont 25 millions alloués à la Misca.

La Centrafrique a plongé dans le chaos depuis mars 2013, lorsqu'une rébellion à majorité musulmane, la Séléka, a renversé le président François Bozizé, déclenchant une spirale de violences intercommunautaires qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Vendredi, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smail Chergui, a exclu dans l'immédiat un passage de relais à une force onusienne, que certains observateurs estiment nécessaire pour pacifier le pays, soulignant qu'un tel processus prendrait plusieurs mois.

Selon des diplomates, la question de renforts pour la Misca n'a pas vraiment fait débat au sommet, le passage de relais à l'ONU ne devant pas être étudié avant février, à l'issue d'un audit onusien des besoins sur le terrain.

Nombre de diplomates, notamment à l'ONU, estiment cependant que les troupes déployées sont insuffisantes pour ramener la paix, en particulier hors de Bangui. Selon l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, les Nations unies estiment que 10.000 Casques bleus sont nécessaires pour sécuriser la Centrafrique.

Sur le terrain, la situation semblait s'être dégradée et une opération militaire française était en cours vendredi soir à Sibut, à 180 km au nord de Bangui, prise la veille par des combattants Séléka que les forces internationales ont pour mission de désarmer. A Bangui, la Croix-Rouge dit avoir ramassé "30 tués et 60 blessés" ces trois derniers jours.

Les pays africains semblent mettre un point d'honneur à rester, pour l'heure, maîtres des opérations en Centrafrique, mais il semble peu probable qu'ils puissent augmenter les effectifs africains sur place, car ils participent déjà à des missions de maintien de la paix dans de nombreux pays, dont la Somalie, le Mali ou au Darfour (Soudan).

Selon certains observateurs, une force de réaction rapide aurait pu endiguer les récentes crises au Mali, en Centrafrique, mais aussi au Soudan du Sud, où l'armée loyale au président Salva Kiir et les troupes fidèles à son ancien vice-président Riek Machar s'affrontent depuis mi-décembre.

Un mini-sommet consacré au Soudan du Sud en marge des travaux de l'UA, a mis en avant la nécessité d'un déploiement urgent des observateurs du fragile cessez-le-feu, signé le 23 janvier que les deux camps s'accusent mutuellement de violer.

Des combats restent signalés dans le pays, où le conflit a déjà fait des milliers de morts et quelque 800.000 déplacés.

jv-aud/ayv/jmc

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