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Lufthansa fait durer le suspense concernant le nom de son futur patron

Lufthansa fait durer le suspense concernant le nom de son futur patron

La compagnie aérienne allemande Lufthansa, en quête d'un successeur à son patron sur le départ, tarde à dévoiler son choix, ce qui alimente spéculations et interrogations quant à son avenir.

L'annonce par Christoph Franz de sa décision de lâcher les rênes de Lufthansa pour celles du laboratoire suisse Roche à compter de fin mai remonte déjà à septembre.

Or depuis, la compagnie aérienne, pourtant engagée dans un important programme de restructuration destiné améliorer ses marges et à faire face à la concurrence venue notamment du Proche-Orient, ne semble être guère pressée de lui désigner un remplaçant.

Selon la presse allemande, Carsten Spohr, le charismatique chef de sa divisions passagers, semblait tenir jusqu'à récemment la corde.

Mais de nouvelles rumeurs sont venues battre ce scénario en brèche cette semaine.

Le président du conseil de surveillance, Wolfgang Mayrhuber, serait intéressé par René Obermann, l'ancien chef de l'opérateur télécoms allemand Deutsche Telekom, et aurait pris contact avec lui, ont affirmé les quotidiens Handelsblatt et Rheinische Post.

M. Obermann, 51 ans, est depuis un mois à la tête du câblo-opérateur néerlandais Ziggo. Mais il va sans doute bientôt devoir quitter ce poste, en raison de l'offre de rachat déposée par le groupe américain Liberty Global. Ce qui le remettrait sur le marché.

Sollicité, Lufthansa s'est refusé à tout commentaire, se contentant de répéter, comme depuis des semaines, qu'"il n'y a ni besoin, ni urgence requérant de prendre une décision rapide".

Une lenteur interprétée par Sebastian Hein, analyste pour la banque Bankhaus Lamp, par la volonté de la compagnie d'être "sûre de trouver le bon candidat".

Après son élection entachée par l'opposition de certains grands actionnaires étrangers en mai, le patron du conseil de surveillance a à coeur d'éviter un faux pas, avancent certains de ses confrères.

Il n'en reste pas moins que "ce processus dure depuis déjà longtemps et il serait bon pour l'entreprise de faire un choix rapidement", estime M. Hein.

"La tâche au sein de Lufthansa est attractive, mais elle est tout sauf facile. En raison de la concurrence accrue des compagnies low-cost et de celles du Golfe, des grèves dans la branche ou encore des pressions politiques, il y a peu de candidats, qui conviennent au profil requis", estime une source industrielle interrogée par l'AFP.

"Si un candidat interne aurait l'avantage de bien connaître l'entreprise, un candidat extérieur pourrait en revanche apporter un regard neuf" sur l'entreprise, poursuit cette source.

Outre M. Obermann, des candidats tels que Peter Löscher, l'ancien chef du conglomérat Siemens, et Axel Heitmann, qui quittera fin février la tête du chimiste de spécialité Lanxess, ont également été évoqués par la presse allemande.

De tels scénarios constitueraient toutefois une petite révolution chez Lufthansa où les précédents patrons étaient tous dotés d'une solide expérience dans le secteur de l'aérien. Christoph Franz, après pourtant plus de deux décennies au sein du géant aérien, a même parfois été accusé de manquer de "kérosène dans le sang".

"Pour le moment je ne crois pas qu'un candidat externe serait le bon choix. Carsten Spohr est un excellent candidat et il conserve les meilleures chances", estime Jürgen Pieper, co-directeur de la recherche au sein de la banque Metzler et spécialiste du secteur aérien.

M. Spohr, 47 ans, qui travaille de longue date avec Christoph Franz, est notamment l'un des artisans de SCORE, le programme de restructuration que mène Lufthansa, qui vise une nette amélioration du résultat d'exploitation à partir de 2014 et qui passe par la suppression de 3.500 postes.

"Il y a une probabilité plus grande que le groupe opte pour un candidat issu du groupe pour poursuivre la mise en oeuvre de SCORE", conclut M. Pieper.

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