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L'UA, peu encline à passer le relais à l'ONU en Centrafrique, cherche des soutiens pour sa force

L'UA, peu encline à passer le relais à l'ONU en Centrafrique, cherche des soutiens pour sa force

L'Union africaine (UA), réunie vendredi en sommet à Addis Abeba, cherche des soutiens pour sa force en Centrafrique, tout en excluant dans l'immédiat un passage de relais à une force onusienne pour pacifier le pays.

Le sommet des dirigeants africains, jeudi et vendredi dans la capitale éthiopienne, avait initialement pour thème "agriculture et sécurité alimentaire". Mais les crises en Centrafrique et au Soudan du Sud, ravagés par les combats, se sont imposées.

La Centrafrique a plongé dans le chaos depuis mars 2013, lorsqu'une rébellion à majorité musulmane (Séléka) a renversé le président François Bozizé, déclenchant une spirale de violences intercommunautaires qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Vendredi, en marge du sommet, le commissaire à la Paix et la Sécurité de l'UA, Smail Chergui, a cependant exclu l'idée d'une intervention d'une force onusienne dans l'immédiat.

Soulignant que le déploiement d'une telle force prendrait de toute façon plusieurs mois, et semblant se satisfaire du plafond autorisé de 6.000 hommes pour la force africaine en Centrafrique, la Misca - à laquelle s'ajoute un contingent français de 1.600 hommes -, il a préféré saluer "le travail remarquable" de la Misca.

Selon des diplomates, la question de renforts pour la Misca n'a pas vraiment fait débat au sommet, les pays africains n'envisageant pas d'étudier sérieusement un passage de relais à l'ONU avant février, quand un audit onusien des besoins sur le terrain aura été effectué.

Nombre de diplomates, notamment à l'ONU, estiment cependant que les troupes déployées sont insuffisantes pour ramener la paix, en particulier hors de la capitale Bangui. Selon l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, les Nations unies estiment à 10.000 le nombre de Casques bleus nécessaires pour sécuriser la Centrafrique.

Sur le terrain, la situation semblait s'être dégradée.

La Croix-Rouge dit avoir ramassé "30 tués et 60 blessés" ces trois derniers jours dans les rues de Bangui et selon des témoins, des éléments de l'ex-rébellion Séléka, que les forces internationales ont pour mission de désarmer, ont pris le contrôle de la ville stratégique de Sibut, à 180 km au nord de Bangui, coupant l'axe reliant la capitale au nord du pays.

Les pays africains semblent mettre un point d'honneur à rester, pour l'instant, maîtres des opérations sur le terrain. Mais il n'est pas sûr qu'ils aient les moyens d'augmenter les effectifs africains sur place.

Ils participent déjà à des missions de maintien de la paix dans de nombreux pays, dont la Somalie, le Mali ou au Darfour (Soudan), et la force d'intervention rapide pour résoudre des crises comme celles au Soudan du Sud ou en Centrafrique ne semble pas près de voir le jour.

La force d'intervention "est un sujet qui traîne depuis longtemps", a reconnu vendredi à Addis le vice-secrétaire général de l'ONU Jan Eliasson, qui aimerait voir davantage d'"action prises" dans ce domaine.

Dans la foulée du sommet, dirigeants de l'UA et représentants de la communauté internationale se réuniront samedi à Addis Abeba pour lever des fonds en faveur de la Misca. Aucune annonce de troupes supplémentaires n'est prévue, selon des diplomates.

Selon le président guinéen Alpha Condé, l'Algérie a promis des avions de transport et le bloc panafricain fait pression sur l'Angola et l'Afrique du Sud pour qu'elles suivent son exemple.

L'Union européenne, qui doit déployer 500 hommes sur le terrain, a annoncé 45 millions d'euros supplémentaires d'aide, dont 25 millions alloués à la Misca.

Dans un mini-sommet consacré au Soudan du Sud en marge du sommet de l'UA, de hauts diplomates ont réclamé un déploiement urgent des observateurs du fragile cessez-le-feu, signé le 23 janvier entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de son ancien vice-président Riek Machar, dont les troupes respectives s'affrontent depuis mi-décembre.

Les deux camps s'accusent mutuellement de violer la trêve et des combats restent signalés en plusieurs endroits du pays.

Selon Médecins sans frontières, l'insécurité persistante dans l'Etat d'Unité (est) a notamment conduit des milliers de personnes, dont des patients et du personnel local de l'ONG, à fuir dans la brousse.

Depuis mi-décembre, le conflit a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

jv-aud/ayv/mba

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