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Le Mauritanien accusé de blasphème s'est repenti mais la procédure continue (avocat)

Le Mauritanien accusé de blasphème s'est repenti mais la procédure continue (avocat)

Le jeune Mauritanien accusé de blasphème pour avoir écrit un texte posté sur internet critiquant le prophète Mahomet s'est repenti, mais la procédure judiciaire à son encontre se poursuit, a indiqué vendredi son avocat.

"L'auteur de l'article blasphématoire est revenu à la raison et a clairement exprimé son repentir", a déclaré Me Mohameden Ould Icheddou, dans un communiqué parvenu à l'AFP.

Me Ould Icheddou a expliqué avoir rendu visite jeudi à son client à Nouadhibou (nord-ouest), ville où il est détenu dans l'attente d'un jugement par la Cour criminelle.

L'avocat a accusé le parquet d'être "responsable du black-out autour du repentir" de son client.

D'après lui, le jeune prévenu s'est repenti dans un enregistrement sonore, qui "a été tout simplement saisi par le parquet".

Selon la loi mauritanienne, le repentir rétablit l'accusé dans tous ses droits. Il "sera entendu par un juge qui l'invitera au repentir mais s'il refuse d'obtempérer, il risque la peine de mort", a expliqué à l'AFP une source judiciaire.

Le juge d'instruction a "pourtant reconnu dans son rapport le repentir de l'accusé" mais a estimé que "cela ne le dispensait pas d'être traduit devant la Cour" criminelle, a indiqué Me Icheddou dans le même communiqué.

Selon l'avocat, le prévenu est "maintenu dans une cellule individuelle, privé de visite, de journaux, de radio, de papiers pour écrire".

Le jeune homme, identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed, est employé d'une société minière à Nouadhibou. Il avait été arrêté le 2 janvier, inculpé d'apostasie et placé sous mandat de dépôt le 5 janvier à Nouadhibou où il réside.

Il est accusé d'avoir écrit un article, publié sur des sites internet mauritaniens et retiré depuis, dans lequel il contestait des décisions prises par le prophète Mahomet et ses compagnons durant les guerres saintes.

Il y accusait aussi la société mauritanienne de perpétuer un "ordre social inique hérité de cette époque" et défendait la caste des forgerons - dont il est lui-même membre - ainsi que d'autres couches au bas de l'échelle sociale qu'il décrit comme "marginalisées et défavorisées à la naissance".

C'est la première fois qu'un texte critique de l'islam et du prophète est publié en Mauritanie, République islamique où la charia (loi islamique) est en vigueur mais dont les sentences extrêmes comme les peines de mort et de flagellations ne sont plus appliquées depuis les années 1980.

hos/mrb/cs/aub

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