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Centrafrique: Sibut vidée de ses habitants après l'arrivée des Séléka

Centrafrique: Sibut vidée de ses habitants après l'arrivée des Séléka

Les habitants de la ville de Sibut, point stratégique à 180 km au nord de Bangui, ont fui leur domicile ces derniers jours, devant l'arrivée d'une centaine de combattants de l'ex-rébellion Séléka, qui tiennent désormais la ville, selon un témoin.

"99% de la population a quitté Sibut, ils sont dans la brousse", a expliqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un habitant de la ville joint vendredi par téléphone, précisant que les ex-rebelles, au nombre "d'une centaine", étaient arrivés de "différents endroits de province pour se regrouper".

"Les seuls véhicules qui circulent sont ceux des Séléka ou de la Croix Rouge", a ajouté la source, confirmant également que les militaires gabonais de la force de l'Union africaine "ont rapidement quitté la ville".

Dans cette ville située sur l'axe nord menant à Bangui, les combattants musulmans, qui ne s'expriment qu'en arabe, ont commis mercredi des exactions contre les populations civiles a déclaré, sous couvert d'anonymat, une source de la gendarmerie centrafricaine jeudi.

La colonne est commandée par Mamadou Rakis, ancien directeur général adjoint de la police centrafricaine de l'ex-président Michel Djotodia, selon cette source.

De source diplomatique jeudi, "il y a eu une redistribution des cartes au sein de la Séléka" depuis la démission contrainte le 10 janvier de son chef Michel Djotodia, puis le départ de certains officiers vers le Tchad et le cantonnement des combattants à Bangui ces derniers jours.

D'après cette source, la colonne entrée à Sibut est composée de soldats en déshérence.

Ni la force africaine ni l'armée française, absente de cette localité, n'ont fait de commentaires immédiats, déclarant "ne pas être au courant" de la situation.

En début de semaine, les ex-Séléka qui avaient porté l'ancien président Michel Djotodia au pouvoir en mars 2013, ont été évacués des divers camps qu'ils occupaient dans Bangui, et regroupés au camp "RDOT" situé à la sortie nord de la capitale. Toutefois nombre d'entre eux ont préféré fuir la ville avec armes et bagages, sillonant désormais les routes de province sans aucun contrôle.

D'autres villes du pays ont été désertées par leurs habitants, comme Bocaranga (nord-ouest), "une ville fantôme, vide, détruite, pillée. C'est effrayant" témoigne Delphine Chedorge, coordinatrice d'urgence pour MSF. "Les contacts que nous avons en province nous font part de violences extrêmes et de déplacements de population. La population est terrorisée".

jpc-xbs/cl/jlb

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