Le gouvernement ougandais prévoit de doubler ses dépenses en médicaments antirétroviraux afin de stopper l'expansion du virus du sida dans le pays, a indiqué jeudi un haut responsable de la Santé.
Le médecin en charge du programme de lutte contre le sida au ministère de la Santé, Alex Ario, a déclaré à l'AFP que l'année prochaine, environ 1,3 million de personnes auront accès gratuitement aux antirétroviraux, contre 600.000 actuellement sous traitement.
Le pays a longtemps été cité en exemple pour ses résultats en matière de lutte contre le sida: le président Yoweri Museveni avait été parmi les premiers chefs d'Etat africains à parler ouvertement de la maladie, et le gouvernement avait diffusé des campagnes d'information dans les années 1980 et 1990 qui ont porté leurs fruits.
De 15% au début des années 1990, la proportion de la population atteinte du sida était passée à quelque 6% à la fin de la décennie.
Mais selon des statistiques récentes, le taux de prévalence a recommencé à grimper, passant de 6,4% en 2004-2005 à 7,3% en 2011, les responsables de la santé mettant cette tendance sur le compte de l'auto-satisfaction.
"Nous voulons que le sida ne soit plus du tout un problème de santé", a noté le Dr Ario, expliquant que la nouvelle stratégie allait cibler les personnes ayant un faible niveau de lymphocytes CD4 - les globules blancs marqueurs de l'immunité - ou les communautés les plus exposées.
"Si nous identifions très tôt ceux qui sont séropositifs, que nous les traitons très tôt, nous allons arriver à réduire le nombre de porteurs du virus. Une fois que nous aurons réduit leur nombre, le taux de transmission (...) redescendra à des niveaux très bas", a expliqué le médecin.
Cette nouvelle campagne doit coûter environ 120 millions de dollars (90 million d'euros) par an, a ajouté M. Ario.
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