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Le président ukrainien accuse l'opposition et prend une pause pour "maladie"

Le président ukrainien accuse l'opposition et prend une pause pour "maladie"

Le pouvoir ukrainien a accusé jeudi l'opposition d'"envenimer" la situation en refusant de libérer le centre de Kiev dans les 15 jours, tandis que la crise était rendue encore plus confuse par la "maladie" annoncée du président Viktor Ianoukovitch.

Le chef de l'Etat ukrainien, confronté depuis deux mois à un mouvement de contestation sans précédent qui a abouti mardi à la démission de son gouvernement, et aux pressions croisées de la Russie et de l'Union européenne, a été déclaré jeudi matin indisponible par son service de presse en raison d'une "maladie respiratoire aiguë".

Dans un communiqué diffusé dans la journée par la présidence, il a cependant accusé l'opposition d'"envenimer la situation" en appelant la population à continuer de manifester "en raison des ambitions politiques de quelques-uns de ses dirigeants".

Selon le texte publié jeudi d'une loi d'amnistie, exigée par l'opposition pour les dizaines de manifestants interpellés en deux mois de contestation, et votée mercredi par la majorité pro-pouvoir du Parlement mais assortie de conditions, le pouvoir a en fait adressé une sorte de nouvel ultimatum aux opposants.

Ces conditions, d'ores et déjà rejetées par les leaders de l'opposition, imposent pour appliquer l'amnistie que les manifestants évacuent d'abord dans les 15 jours les rues, places et bâtiments administratifs occupés à Kiev et dans plusieurs régions du pays.

Un responsable de l'administration présidentielle, Andriy Portnov, a précisé que les manifestants pourraient cependant continuer de se réunir sur la Place de l'Indépendance à Kiev "pour y protester pacifiquement".

Ce lieu symbolique et névralgique de la contestation, aussi connu sous le nom de Maïdan, est occupé depuis deux mois nuit et jour, parsemé de tentes et de braseros, auxquels se sont ajoutées de hautes barricades.

L'opposition a exprimé sa suspicion à l'égard du pouvoir ukrainien, alors que les militants dans le centre de Kiev ne donnaient aucun signe de vouloir partir malgré le froid perçant.

"J´ai le sentiment que cet homme veut nous arnaquer et essaie seulement de gagner du temps. Mais nous n´allons pas le laisser faire", a déclaré un des leaders du mouvement, l'ancien champion de boxe Vitali Klitschko, dans des déclarations reproduites jeudi par le quotidien allemand Bild.

"Notre lutte va continuer !" avait lancé de son côté dans la nuit le leader du parti nationaliste Svoboda, Oleg Tiagnybok, à quelques centaines de manifestants transis de froid, par moins vingt degrés.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a exhorté jeudi le président Ianoukovitch à tenir les promesses qu'il a faites à l'opposition.

"Mon appel au président ukrainien: il y a eu des progrès dans les discussions avec l'opposition, mais faites les choses sérieusement en tenant les promesses que vous avez faites à l'opposition", a-t-il déclaré.

Les Européens, qui craignent de voir dégénérer ce conflit ayant fait au moins quatre morts et plus de 500 blessés, selon un nouveau bilan officiel, ont aussi adressé un message d'apaisement à toutes les parties.

En déplacement en Ukraine mercredi, la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé à la fin de "la violence et (des) intimidations, d'où qu'elles viennent".

Le président américain Barack Obama a pour sa part souligné que les Etats-Unis défendaient le droit des Ukrainiens de "s'exprimer librement et pacifiquement", et celui d'avoir leur "mot à dire pour l'avenir du pays".

La Russie, qui a vivement dénoncé ce qu'elle perçoit comme des ingérences européennes en Ukraine, a affiché sa circonspection à l'égard des changements en cours à Kiev.

M. Poutine a estimé qu'il fallait "attendre la formation du nouveau gouvernement", avant de continuer de mettre en oeuvre l'aide économique de 15 milliards de dollars accordée en décembre à ce pays après qu'il eut renoncé à s'associer à l'UE.

L'Ukraine, au bord de la cessation de paiements, a un besoin aigu de soutien financier pour faire face à ses obligations.

Des chiffres publiés jeudi ont indiqué que seul un rebond au quatrième trimestre 2013 lui avait permis d'enregistrer une croissance nulle, après cinq trimestres successifs de recul de son PIB.

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