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Une façon nouvelle et plus simple d'obtenir des cellules souches

Une façon nouvelle et plus simple d'obtenir des cellules souches

Des chercheurs ont réussi à rajeunir des cellules matures en les ramenant à un stade similaire à celui de cellules souches embryonnaires par un moyen remarquablement simple et rapide, selon des travaux publiés mercredi dans la revue scientifique Nature.

Cette nouvelle approche, qualifiée de "révolutionnaire" par des scientifiques, pourrait changer la donne de la recherche pour une médecine régénératrice dont l'ambition est de réparer ou remplacer des tissus ou organes endommagés, afin de lutter contre toute une série de maladies (Alzheimer, cancers...).

Ce procédé de reprogrammation n'a pas besoin du recours, controversé, à des embryons pour produire de précieuses cellules souches embryonnaires, capables de se spécialiser en une grande variété de cellules formant les divers organes (coeur, reins, cerveau...).

Ce nouveau moyen permettrait aussi de se passer des techniques généralement utilisées (manipulation du gènes...) pour transformer une cellule spécialisée, prélevée sur un adulte, en cellules similaires aux cellules souches embryonnaires, appelées "cellules souches pluripotentes induites (iPS)".

Ces travaux réalisés sur des cellules de mammifères pourraient réduire les coûts et les barrières techniques, à condition de démontrer que la méthode est faisable chez l'humain et sans danger.

Les chercheurs ont simplement modifié l'environnement des cellules en les soumettant à un stress (manque d'oxygène, température, etc.). En pratique, ils se sont contentés de les plonger dans une solution acide pendant moins d'une demi-heure.

Par la suite, ils les ont passées 5 minutes à la centrifugeuse, puis les ont immergées sept jours dans un milieu de culture.

Ils ont baptisé leurs créatures cellules STAP (Acquisition de pluripotence déclenchée par stimulus).

L'équipe conduite par le Dr Haruko Obokata (Riken Centre for Developmental Biology, Kobé, Japon) s'est servi de globules blancs de nouveau-nés de souris.

Ce phénomène de régénération lié à une modification de l'environnement avait déjà été observé chez les plantes, mais pas jusqu'alors chez les mammifères.

Toutefois ces cellules STAP paraissent avoir une capacité limitée à se renouveler elles-mêmes. Mais d'après des travaux complémentaires, dans certaines conditions de cultures, elles paraissent capables de se renouveler activement.

Cette approche est "révolutionnaire", note Dusko Ilic, un spécialiste des cellules souches du Kings College London. Mais son application clinique n'est pas pour demain, des précautions devant être prises comme pour les autres méthodes, rappellent les spécialistes.

Ainsi, douze ans ont été nécessaires avant de faire le premier essai chez l'homme avec les cellules souches embryonnaires (créées en 1998) et six ans avant le premier essai avec les cellules iPS (créées en 2006 par le prix Nobel Japonais Shinya Yamanaka).

BC/slb/DS

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