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Le changement de culture promis par Deutsche Bank à l'épreuve des affaires

Le changement de culture promis par Deutsche Bank à l'épreuve des affaires

Deutsche Bank, qui tente de redorer son image ternie par le passé, s'est félicité mercredi des progrès réalisés dans sa restructuration, alors que de nouvelles enquêtes jettent une ombre sur le changement de culture promis par sa direction.

"2014 sera une année au cours de laquelle nous allons continuer à faire face à des litiges juridiques majeurs. Nous anticipons de nouvelles charges dans ce domaine, mais notre but est de mettre la majorité des plus grosses affaires derrière nous le plus vite possible", a déclaré Jürgen Fitschen, co-patron du groupe avec l'indo-britannique Anshu Jain, lors de sa conférence de presse annuelle de résultats à Francfort (ouest).

Après une pluie de plaintes et enquêtes judiciaires, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, le groupe a déboursé l'an dernier quelque 2,5 milliards d'euros pour tirer un trait sur certaines de ces affaires, ce qui a pesé sur ses performances. Au dernier trimestre, il a notamment fait état d'une perte nette de 965 millions d'euros.

Mais les scandales semblent ne pas vouloir finir pour l'un des plus grands établissements européens. Selon des informations de presse, le gendarme allemand de la Bourse, le Bafin, a l'intention de se pencher en détail sur ses activités en matière de devises, l'un des plus gros marchés financiers, dont les transactions quotidiennes se montent à plus de 5.000 milliards de dollars.

Le nom de Deutsche Bank a également été cité la semaine dernière dans une vaste affaire de fraude fiscale en Chine, impliquant des proches des plus hauts dirigeants chinois, alimentant un peu plus les doutes quant à sa capacité à exorciser ses vieux démons.

Pour ne rien arranger, le groupe attend aussi de savoir combien il devra verser aux héritiers de l'ex-magnat allemand des médias Leo Kirch, qu'il a été condamné à dédommager fin 2012, après un procès fleuve dans lequel il était accusé d'être responsable de la faillite de l'empire familial.

Depuis sa prise de fonction en mai 2012, le duo Fitschen-Jain a annoncé un "changement de culture" pour en finir avec l'image d'un institut sans foi ni loi qui lui a longtemps collé à la peau sous la direction de son ancien patron, le très controversé Josef Ackermann.

Durant la conférence de presse, M. Jain a reconnu que "oui il y a eu des excès, oui je dois prendre ma part de responsabilité et je la prends", tout en martelant que le changement de culture se diffuse désormais "à tous les échelons de la banque".

Dans une série de lettres acerbes, éventées dans la presse, le Bafin reproche toutefois à la banque des manquements graves dans sa gouvernance et déplore l'absence de sanctions contre certains membres de la direction.

Si une enquête interne a blanchi M. Jain, plusieurs managers de haut rang, dont le responsable de la région Asie-Pacifique Alan Cloete, proche de l'actuel patron, pourraient en revanche faire les frais d'un éventuel coup de balai.

La tâche est d'autant moins aisée pour Deutsche Bank qu'elle est également sous la pression d'un durcissement de la réglementation bancaire, qui lui impose de céder un certain nombre d'actifs à risques, de renforcer son bilan, et de se préparer pour les futurs tests de résistance que la Banque centrale européenne (BCE) et l'Autorité bancaire européenne (EBA) mèneront conjointement d'ici la fin de l'année.

En dépit de ces difficultés, Deutsche Bank a réaffirmé mercredi ses objectifs pour 2015 de renforcement de son capital, de réduction des coûts, de rentabilité et de performance de ses activités de coeur de métier. Elle a également annoncé avoir proposé le paiement d'un dividende de 0,75 euro par action au titre de l'exercice 2013, un niveau inchangé par rapport à 2012.

"La stratégie pour 2015 est sur la bonne voie", a résumé M. Fitschen.

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